Par Nzakomba.
Réagissant à son tour à l’allure que prend cette affaire sur sa conversation combien tendancieuse avec son désormais ancien collaborateur Einstein Ebengo, Lambert Mende Omalanga a beau chercher comme dans ses habitudes, à faire du sophisme, mais en vain. La plaie reste mortelle pour le Front Commun pour le Congo (FCC). L’homme au verbe facile a semblé donner cours de français stylistique ce jour, pour expliquer le contexte dans lequel le mot « Pro » a été utilisé dans sa communication avec Ebengo. Pas du tout convainquant.
En effet, dans une longue jérémiade parue dans la presse, l’ancien porte-parole du gouvernement tente d’expliquer sa conversation, visiblement ébranlé jusqu’à ce jour, malgré la radiation de son secrétaire exécutif, d’où est parti la fuite.
« La politique se fait désormais dans les réseaux sociaux. Sans loi ni déontologie. Tout le monde est communicateur, tout le monde est analyste politique. Tout le monde a suivi l’audio qui circule et que dans certains milieux d’apprentis sorciers, on écoute avec délectation. Pour eux, c’est la preuve que la justice est sous ordre. Le mot clé, pourquoi pas aussi le mot fétiche, c’est l’utilisation du préfixe « pro ». Et sans effort, on a donné à ce mot toutes les explications, sauf celle qui le lie au contexte. Car, les mots étant polysémiques, on ne peut en trouver l’explication correcte qu’en les plaçant dans le contexte. On éviterait ainsi qu’en tout contexte, tout ce qu’on dit, dépende de ce qu’on entend. Parfois mal ! Quel est ce contexte ? Il s’agit de juges de la Cour Constitutionnelle. Ils sont désignés par différents organes. Trois par le président de la République, trois par l’Assemblée nationale et trois par le Conseil supérieur de la magistrature. Dire par exemple, qu’il y a des juges pro-président de la République, trois pro-parlement et trois pro-Conseil supérieur de la magistrature, est-ce prêcher pour l’inféodation de la Cour ? Ceux que le terme « pro » gène, devrait commencer par dénoncer cette modalité de désignation. Car, encore une fois, on ne doit pas nous faire croire que le législateur avait choisi ce mode de désignation par simple caprice, comme on semble nous dire que le contreseing du Premier ministre ne serait qu’une formalité. Ou alors, on voudrait nous dire que le constituant ignorait que tout en étant pro président de la République, pro Conseil supérieur de la magistrature, pro parlement, les juges de la Haute Cour ne sont pas soumis qu’à l’autorité du droit, de la loi ! Lorsqu’on se veut plus droit que le droit, on tombe dans l’arbitraire. C’est ce qui sous-tend les débats de caniveaux engagés autour du fameux audio qui n’a de scoop que la qualité de son auteur. On semble accuser Lambert Mende d’avoir révélé un secret. On considère comme secret ce qui est pourtant, clairement exprimé dans la loi. Curieusement, ceux qui jugent et condamnent Mende, se recrutent parmi ceux qui ont crié et crient encore, haut et fort, qu’à la suite de la démission de Benoît Lwamba et de nouvelles mises en place dans la magistrature, Félix Tshilombo se serait prémuni contre une éventuelle mise en accusation. Qu’est-ce que cela veut-il dire, sinon qu’il aurait installé une justice pro-Fatshi à laquelle il serait inattaquable ! Apparemment, le « pro » serait réservé. Ce qui gène, c’est que Mende ait parlé de « juges pro–Kabila », s’en plaint-il.
Malheureusement pour Ebengo, il aurait été victime de la confiance qu’il avait placée en son avocat, que scooprdc.net tait volontairement le nom, d’ailleurs membre de ce groupe de 31 élus qui sont à la base de la prise à partie de ces 5 juges de la Cour constitutionnelle. Le verre étant renversé, seul Ebengo devait en payer le frais, bien que trahi.