Par Agnelo Agnade.
Le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité, Gilbert Kankonde, a été victime d’une tentative d’assassinat, ce jeudi 13 août, à Lubumbashi où il est en mission officielle. Au moins sept personnes armés mais en tenue civile ont été interpellées à l’hôtel Pullman, ancien Karavia, où une manifestation de Gilbert Kankonde était prévue. Elles (ces personnes) seraient acheminées à la 22ième Région Militaire pour audition.
Selon les sources sécuritaires de scooprdc.net dans la capitale cuprifère de la RDC, l’un des hommes arrêtés dans cette opération est un policier et s’appellerait Ngoy Kabata, garde du corps du major Christian Ngoy Kenga Kenga, ex-commandant du fameux bataillon Simba appartenant au général John Numbi. C’est ce bataillon de la mort qui a été mis en cause dans les tueries, mieux les massacres des adeptes de Bundu dia Kongo, dans le Kongo central, à l’époque Bas-Congo, entre fin février et mi-mars 2008. Mais c’est aussi le major Christian Ngoy Kenga Kenga qui a été indexé comme le tueur principal du défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya, et de son chauffeur Fidèle Bazana le 1er juin 2010, dont l’ONG « La Voix de sans Voix » enquêtait sur le dossier de Bundu dia Kongo, John Numbi inspecteur général de la police d’alors.
Bien que condamné par la Justice militaire ici à Kinshasa, Christian Ngoy se la coule douce à Lubumbashi où il est toujours fidèle et homme de main du général John Numbi, selon plusieurs témoignages dont celui du journaliste congolais indépendant Timothée Shutsha, basé en Belgique. Christian Ngoy qui avait fui Kinshasa avec ses hommes dont Ngoy Kabata et adjudant Jacques Mugabo, aussi prévenu dans le dossier d’assassinat de Floribert Chebeya, a même fait ses études universitaires et les a terminées dans toute quiétude à l’Institut Supérieur des Etudes Sociales (ISES) en août 2017. Selon les révélations faites par le journaliste Timothée Shutsha il y a plus de six mois, tout le monde dans les services spéciaux et dans l’armée était ou est au courant de la présence de cet fugitif recherché par la justice militaire, mais personne ose broncher, de peur d’être reprimée par John Numbi, surnommé «empereur Néron» dans les milieux des droits de l’homme.
Ce journaliste qui a mené des enquêtes, a donné de la lumière sur les affrontements qui avaient eu le 28 mars dernier à Lubumbashi et avaient fait plus de 30 morts entre les Bakata Katanga et les forces de l’ordre. C’est à l’époque que, dans une vidéo, Timothée Shutsha avait révélé les dessous de cartes de ces affrontements en démontrant la connivence et les accointances entre le meurtrier Gédéon Kyungu, chef des Bakata Katanga et les policiers du Bataillon Simba restés fidèles à John Numbi et sous commandement de Christian Ngoy à Lubumbashi, avec comme mission de faire déchanter le pouvoir de Kinshasa.
L’un des avocats de Floribert Chebeya souhaiterait que l’empereur Néron John Numbi soit vite rappelé à Kinshasa parce que selon lui, la présence à Lubumbashi de ce général qui équiperait les Bakata Katanga, représenterait une menace terrible pour la paix dans l’ex-Katanga. Non sans raison, le major Christian Ngoy devenu colonel et travaillant dans les services spéciaux à Lubumbashi, aurait fui avec Gédéon Kyungu lors des événements du 28 mars dernier, bien évidemment accompagné de son complice, l’adjudant Jacques Mugabo, devenu lieutenant alors qu’il a été condamné dans le procès Chebeya. Un Paradoxe ! Que faudrait-il encore de plus au pouvoir de Kinshasa pour mettre la main sur le véritable commanditaire !