Tenue d’un dialogue politique en RDC : la Dynamique 9 s’oppose au Groupe de 13

Par SMOKA.

Contrairement à leurs collègues Henri-Thomas Lokondo, Claudel-André Lubaya, Delly Sessanga, Juvénal Munubo, Patrick Muyaya, Jaen-Jacques Mamba, Charles Makengo, Jean-Marc Mambidi, Jacques Ndjoli qui se sont associés à d’autres personnalités politiques et de la société civile pour constituer le Groupe de 13 qui prêche la tenue d’un dialogue en vue des réformes électorales (lire l’article de scooprdc.net : « Réformes Electorales en RDC : Lokondo, Munubo, Muyaya, Lubaya, Djoli, Mukuku, Nsapu…font bloc pour un consensus national »), les députés nationaux Solange Masumbuko, Modero Nsimba, Papy Kabwe Banza et André Tambwe se sont eux associés avec le Professeur Auguste Mampuya, l’administrateur Jean-Jacques Bemba, les avocats Trésor Lungungu, Kitapindu Kanika et Blandine Gini et ont constitué la Dynamique de 9 pour s’opposer à cette démarche et prôner la consolidation et le renforcement des acquis démocratiques.

Il l’ont savoir ce lundi 10 août en la salle Fatima à Kinshasa devant un parterre d’invités et des médias locaux et internationaux. Ce groupe des politiques, scientifiques et acteurs économiques a présenté son manifeste qui s’articule autour des axes ci-après : rejet d’un dialogue extra institutionnel, proposition d’une réforme holistique de l’Etat plutôt que d’une réformette de la CENI, non au glissement des échéances électorales de 2023, renouvellement accéléré du leadership de la CENI, appel à la coalition pour porter les réformes possibles…

Pour eux, la Constitution actuelle a eu le mérite non seulement de mettre fin à une longue période d’instabilité institutionnelle, mais aussi d’ouvrir la voie à l’affermissement de cycles électoraux pluralistes réguliers dans un élan démocratique perfectible, avec comme summum la première alternance politique connue dans l’histoire du pays entre un Président entrant, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et un Président sortant, Joseph Kabila Kabange.

Disant ainsi non au dialogue qui risque de se terminer en partage vil du pouvoir, ils indexent ceux qui ont levé la voix pour réclamer un dialogue pour les élections. «L’échec des nombreuses assises organisées depuis 1961 en vue de juguler ces crises, sous diverses formes, dialogue, dialogues inclusifs, dialogues politiques, conférence nationale, concertations, colloques, forum ou négociations, se sont toujours terminées par un vil partage de pouvoir non installé sur des bases conceptuelles solides », rappellent-ils avant d’affirmer qu’organiser ce genre de rencontres « n’a jamais su identifier et extirper la racine du mal institutionnel congolais » et ces « tentatives seront vaines ».

En définitive, ils déconseillent fermement donc l’idée d’un énième dialogue extra-institutionnel et proposent la présente initiative à vocation citoyenne en vue de préserver les acquis démocratiques engrangés et les renforcer par des solutions substantielles partagées et bénéfiques à la République dans la durée.

Pour une réforme holistique de l’Etat

Reconnaissant qu’en dépit des contestations qui ont marqué chaque cycle électoral, « les avancées réalisées sur le chemin de la démocratie et du fonctionnement des institutions de la République sont bien réelles et qu’elles doivent être préservées, consolidées et renforcées », le groupe des neuf propose ainsi qu’il soit envisagé, « dans une vision holistique, des réformes substantielles englobant plusieurs éléments et de manière coordonnée et interdépendante qui doivent être introduites par étapes et de manière graduelle, mais qu’il faut d’ores et déjà concevoir et décider de manière consensuelle au sein de la coalition ». Selon eux, s’adressant à ceux qui veulent uniquement une réforme de la CENI, ils rappellent que « les réformes isolées, quelle que soit la qualité des solutions qu’elles proposent, ne peuvent pas résoudre tous les problèmes complexes et délicats des crises, qui ne sont pas que des crises électorales »

Pas de glissement en 2023 et les nouveaux animateurs de la CENI doivent être entérinés rapidement

Concernant la CENI, la dynamique rappelle que « son leadership actuel est en dépassement de mandat depuis plus d’une année et elle est amputée de son Vice-président depuis près de deux ans. Elle n’a donc plus la légalité ni la légitimité d’engager l’institution électorale nationale ». « Il faut absolument éviter que le retard du choix et de l’entérinement des animateurs de la CENI ait un impact négatif sur les échéances de 2023, toute idée de glissement serait dès lors mal venue » affirment-ils.

Sur ce dossier épineux, Ils rappellent qu’il est « impérieux que le processus de désignation et d’entérinement entamé se poursuive pour que soit rattrapé le temps perdu et que soit évité un glissement électoral aux conséquences imprévisibles »

Appel à institutionnaliser les réunions interinstitutionnelles

Sur le chapitre des recommandations, ils demandent aux institutions «d’approfondir la compréhension les mécanismes du  régime de collaboration qui est actuellement en vigueur et de se l’approprier en faisant de sorte que chaque acteur puisse agir dans les limites des prérogatives qui sont les sienne » et de «tirer profit des mécanismes de dialogue et de collaboration entre diverses institutions de l’Etat, qui sont des piliers du modèle institutionnel mis en place par le constituant, en particulier en institutionnalisant les réunions interinstitutionnelles, en vue de discuter autour des réformes que proposent les acteurs de la classe politique en veillant à ce que le cadre constitutionnel soit respecté».

La coalition FCC-CACH est la matrice incontournable de toute réforme

La dynamique saluant les deux leaders de la coalition pour leur initiative demande aux dirigeants «d’assumer le fait que les responsables des institutions politiques, le Président de la République, le Parlement et le Gouvernement, sont parties prenantes de la coalition FCC-CACH et  que celle-ci gère l’Etat».

«C’est donc à cette coalition, elle qui est la majorité qui gouverne, de concevoir et de mener les politiques, programmes et réformes qui fassent aboutir cette vision sur laquelle elle a été choisie par les citoyens ; une telle initiative ne peut, sans l’appui de cette coalition majoritaire, être le fait d’individus isolés ou de groupes non ainsi mandatés à la recherche d’une gloriole personnelle et souvent au service des officines étrangères, sans la vision de la majorité privilégiée par le peuple à travers les composantes de la coalition » martèlent-ils.

Les neuf demandent au FCC-CACH d’Intérioriser «le fait qu’en toute logique la coalition est la matrice incontournable  des initiatives de réforme et de l’œuvre législative traduisant les politiques publiques conçues, proposées par elle et mises en œuvre par les institutions qu’elle dirige ».

A cet effet, ils recommandent à la coalition d’établir « une meilleure organisation par une structuration organisationnelle et opérationnelle de la coalition, et de mettre en place la conception et l’activation d’un programme des réformes, accompagné d’une procédure de validation des propositions provenant des différents acteurs et structures de la coalition pour les inscrire dans le cadre de la vision définie par cette dernière ».

Le « Groupe de la Dynamique » dit tenir à la disposition des responsables le détail des propositions relatives à la réforme de l’Etat dont il vient de démontrer la pertinence et la nécessité. Il se donne la tâche de rencontrer toutes les autorités nationales, mais aussi les responsables des forces politiques et sociales intéressés par la question ainsi que le corps diplomatique toujours si attaché au bon fonctionnement de notre Etat.

Il demeure ouvert à tout Congolais et à toute Congolaise qui partage son souci et ses idéaux ici exposés.

  • Bendélé Ekweya té

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