Par Georges Ilunga.
L’ancien directeur général de la Direction Générale des Impôts, Dieudonné Lokadi, a été interpellé lundi 3 août dernier à l’Inspection de la Police Judiciaire des Parquets puis gardé au cachot avant d’être relâché mercredi 5 août. D’après la source de Scooprdc.net, cette instance voulait obtenir de lui la traçabilité de la somme de 100 millions USD d’avance sur l’impôt payé par la société minière Mutanda Mining (MUMI) en 2015.
Bien qu’ayant fourni les explications et les pièces justificatives puis relâché, la démarche de l’Inspection de la Police des Parquets est vivement critiquée lorsque l’on évoque le principe de la continuité des affaires de l’Etat. Non sans raison, Dieudonné Lokadi est parti de la DGI depuis novembre 2016, remplacé par José Sele Yalaguli. Ce dernier devenu ministre des finances au Gouvernement Ilunkamba, son intérim a été assuré depuis septembre 2019 par Ngoy Yav N’zam qui a cédé le fauteuil le 16 juin 2020 à Barnabé Muakadi actuellement en fonction. Simplement, l’on comprendra qu’après Lokadi, il y a eu trois directeurs généraux à la DGI et qu’avec José Sele, il avait procédé la remise-reprise. D’où son interpellation a cloché quelque part et dénote d’un tâtonnement, estime-t-on à la DGI.
«Il est injuste de priver quelqu’un de liberté pendant deux jours, le garder dans un endroit nauséabonde pour ne rien trouver en lui ce que l’on lui reproche. Sous d’autres cieux, ça mérite réparation de préjudices, mais chez nous ça passe ainsi alors que nous clamons un Etat de droit. C’est bien triste», déclare un cadre de la DGI.
Comme si cela ne suffisait pas, Scooprdc.net apprend que le Parquet Général de la Gombe aurait convoqué dans la semaine qui commence pour ce même dossier, l’ancien ministre des finances, Henri Yav Mulang, et le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogratias Mutombo.
En effet, ce qu’il faut comprendre de cette affaire de 100 millions exhumée par la justice cinq ans après, ce que d’après les documents consultés par le média en ligne, le gouvernement congolais voyant les élections venir et pour d’autres besoins de sécurité à l’Ets du pays, avait sollicité auprès des sociétés minières des avances sur les impôts en vue de faire face à ces impératifs et éviter ainsi le recours à la planche à billet. C’est dans cette optique qu’il obtiendra en janvier 2015 de Mutanda Mining le paiement de 100 millions USD, payés en deux tranches.
D’abord une première de 20 millions via la BCDC, puis la deuxième tranche par la Banque des Règlements Internationaux ( BRI ) via l’UBC qui a émis le code Swift. Tout cet argent a été logé dans un sous-compte du Trésor public à la Banque Centrale du Congo. Mais parce qu’il fallait régulariser la procédure d’autant plus que les impôts sont payés à la DGI alors que cette opération a été faite sans passer par elle et que les impôts se payent en Francs congolais, la DGI va faire trois imputations sur cet argent en FC que le Gouvernement congolais a utilisé. Les documents à la disposition de Scooprdc.net l’attestent et facilitent la traçabilité.
Que va encore rechercher le Parquet général auprès de l’ancien ministres des finances, Henri Yav Mulang, et du gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo ? D’après les informations parvenues au média en ligne, tout est parti de la déclaration irresponsable de Marcellin Bilomba, conseiller financier du président de la république Félix Tshisekedi sur les antennes de Top Congo FM, selon laquelle la somme de 100 millions USD versés par Mutanda Mining avait été détournée. Sans preuve, l’homme qui a déclaré au procès de Vital Kamerhe produire au moins 60 notes techniques par mois et détenir une panoplie des diplômes genevois mais qui brille par des insuffisances notoires à la Présidence de la République (NDLR : il a induit le président de la république en erreur en le laissant évoquer une créance inexistante envers Exim Bank lors d’un conseil des ministres. Lire l’article de Scooprdc.net : «Incompétence dans la gestion de la Res Publica : la restructuration du cabinet de Fatshi et le remaniement du Gouvernement s’imposent !»), s’est ainsi aventuré alors qu’il s’agit de la matière de son domaine où il doit correctement s’imprégner. Ceci prouverait que l’économiste genevois ne comprend rien de la fiscalité qui le passerait par dessus de la tête, et crée inutilement la confusion. Dossier à suivre !