Par Georges Ilunga.
La présidente de la chambre Muswamba Kalamba Lillie, les juges Katshioko Lubobo Mao et Liboko Lando Peter, l’officier du ministère public Nyami Nyami Richard et le greffier Kofi Nkuba Sandra ayant rendu le jugement en faveur de Katulanya Deo, directeur gérant de la Mutuelle d’Epargne et de Crédit du Congo (MECRECO), dans l’affaire qui l’opposait à la Banque Centrale du Congo (BCC) au Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe, sont, apprend scooprdc.net, sous menaces des hauts magistrats de la Cour de cassation. Leur péché est d’avoir acquitté sieur Katulanya dans cette affaire (lire les articles de scooprdc.net : «Dossier MECRECO : Katulanya Isu Deo acquitté par la justice, la BCC sommée de dégager» et «Dossier MECRECO : le gouverneur de la BCC invité à se rendre compte qu’il avait été induit en erreur et d’en tirer les conséquences» !).
D’après les informations du milieu judiciaire parvenues au média en ligne, mécontente du verdict la condamnant, la BCC influencerait le parquet près la Cour de cassation ainsi que certains conseillers de cette même cour en vue d’obtenir des sanctions contre la composition de la chambre ayant acquitté le directeur gérant de la MECRECO.
En effet, pour une présumée faillite de la MECRECO, sieur Katulanya Isu Deo était poursuivi par le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe pour abus de confiance et détournement des fonds mis à sa disposition par les clients. Mais bien avant, ce dossier avait été instruit pendant plus d’une année par le PG de la Cassation avant de le transmettre au PG de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe.
Ce dernier l’a également instruit jusqu’à sa fixation au Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe comme précédemment dit, pour abus de confiance et détournement des fonds des clients de la MECRECO, mais cette fois-ci sans réquisitoire au dossier. Ceci aurait vite prouvé que le dossier était vide mais pour satisfaire la BCC qui tentait à tout prix voir Katulanya Deo en prison, ce dossier vide sera fixé au Tribunal.
Le ministère public après instruction va se rendre compte finalement que le dossier était tout sauf pénal et va requérir l’acquittement en vertu de l’adage «la plume est serve, mais la parole est libre…», adage bien maîtrisé par les hommes de la robe noire.
Mais certains hauts magistrats qui participent aux réunions organisées par la BCC appelées SEMLIF, initiative en violation de l’indépendance du pouvoir judiciaire, interfèrent dans cette affaire et ne se gênent pas de menacer les juges et le ministère public qui avaient siégé dans ce dossier pour des prétendues fautes disciplinaires. Un comportement qui est en marge des lois et de l’état de droit que prône le chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, dénonce-t-on au Tripaix-Gombe.
Le droit étant dit, la BCC est appelée à accepter sportivement son erreur et devra cesser avec les pratiques de trafic d’influence. Le vin étant tiré, il faut le boire. A la MECRECO, l’on soutient que M. Katulanya avait laissé cette microfinance en 2016 dans un état récupérable contrairement au stade actuel où la BCC l’a amenée. Le Parquet près Cour de cassation devra par contre s’activer à enquêter sur la gestion de près de 3 millions USD que la BCC a injecté pour le redressement de la MECRECO mais qui n’ont produit aucun effet puisque ayant pris une autre destination, au lieu de s’acharner sur les juges du Tripaix-Gombe. Non sans raison, le disque dur qui stockait toutes les données de la gestion du Comité d’Administration Provisoire (CAP) institué par la BCC, a été volé de l’ordinateur. Voilà qui donne des migraines aux responsables de la BCC parce qu’avec cet acquittement irrévocable de monsieur Katulanya, la BCC risque une lourde condamnation pour dénonciation calomnieuse.