Par Nzakomba.
Blâmé par le premier ministre il y a peu pour des graves accusations faisant état de son implication dans la violation du moratoire sur l’exploitation forestière en RDC, le ministre de l’environnement et développement durable, Claude Nyamugabo, se fait décerner un trophée qui, selon ses initiateurs, serait l’une de rares personnalités de la scène politique congolaise qui s’efforceraient à sortir du lot, grâce, disent-ils, à son dynamisme et son engagement à offrir aux congolais un environnement sein.
D’après « Congo mon pays », plateforme qui a, ce jeudi 23 juillet organisé cette cérémonie que certaines organisations de défense de l’environnement qualifient de la pure comédie, le choix de Claude Nyamugabo se justifie après une étude approfondie menée pendant deux mois à Kasangulu. Il faut noter que cette plateforme ne précise pas de quoi était faite cette étude approfondie. Ni sur quoi elle a porté. Et le pourquoi du choix de Kasangulu. Tout compte fait, l’opinion qui vit l’affairisme de Claude Nyamugabo à ce ministère, ne s’est pas tue.
En effet, dans la province de la Tshopo par exemple, la Ligue des Autochtones pour l’Environnement basée à Basoko crie au scandale et à la théâtralisation de charges publiques par la bouche de son coordonnateur, monsieur Cyprien Yahuma.
» …il n’est pas normal qu’une plateforme sérieuse qui s’occupe de l’environnement puisse décerner un quelconque prix ou trophée à ce monsieur. C’est évident que cette plateforme que je refuse de prononcer même son nom est à la recherche d’un peu d’argent. Mais ce qu’elle doit savoir et que Claude Nyamugabo est un prédateur de l’environnement. Kasangulu qu’ils ont cité ne souffre pas des affres des exploitants forestiers comme nous ici à la Tshopo, cela sous la bénédiction de son lauréat malgré le moratoire « , affirme-t-il au téléphone de scooprdc.net.
Du côté de la Province de la Mongala, c’est quasiment le même son de cloche. Car d’après le rapport de Green Peace, Claude Nyamugabo conseillé par un député national de cette province, avait accordé à une société chinoise » Bouming » nonobstant le moratoire, de nouvelles concessions forestières à exploiter à Yakata (territoire de Bongandanga dans la Mongala), violant ainsi la loi. D’où la lettre de demande d’explications lui adressée par Sylvestre Ilunga à ce sujet. (Lire les articles de scooprdc.net : «RDC-Environnement : les magouilles de Nyamugabo mises à nu !» et «Mégestion du massif forestier congolais : Claude Nyamugabo, persona non grata dans l’ancien Équateur !»)
Il ressort des enquêtes menées par votre média en ligne que tous les ministres de l’environnement qui se succèdent ne font que violer ce moratoire au nom d’un enrichissement personnel et rapide. Le fait que les zones de ces exploitations forestières soient éloignées de la capitale les arrangent. Pour les 25 dernières années, ce sont la grande province de l’Equateur et l’Orientale qui paient les frais de ses exploitants véreux en complicité avec les dirigeants de ce ministère, laissant les populations riveraines pourtant premières bénéficiaires de cette rente forestière, dans une pauvreté indescriptible.