Par Ginno Lungabu.
N’ayant pas sa langue en poche et déterminé toujours à défendre la cause véridique, le président du Mouvement Lumumbiste Progressiste, Franck Diongo, a refusé que le premier ministre et le Front Commun pour le Congo (FCC) ne fassent gober au peuple congolais à travers leurs déclarations, leur mauvaise interprétation des actes posés par le président de la république. Allusion faite aux dernières ordonnances nommant dans l’armée et dans la magistrature.
En effet, celui que l’on appelle le «martyr vivant» estime que la vérité n’a pas besoin des béquilles pour tenir. Balayant l’argument selon lequel un vice-premier ministre intérimaire ne peut contresigner une ordonnance, Franck Diongo en a, au cours du point de presse qu’il a tenu ce mercredi 22 juillet au siège de son parti, brandi une dizaine contresignée par Léonard She Okitundu et José Makila, respectivement à l’époque VPM des affaires étrangères et des Transports et voies de communication dans le Gouvernement Tshibala.
Apportant en tant que co-rédacteur de la constitution congolaise dont il dit connaître parfaitement l’esprit et la lettre, le président du MLP, soutient qu’aucune loi en République Démocratique du Congo n’organise l’intérim, ni ne limite les pouvoirs de l’intérimaire. Il donne la différence entre l’intérim dont parle l’article 90 de la constitution et la délégation du pouvoir par le premier ministre évoquée à l’article 92 dans la même loi fondamentale. Et pour le cas d’espèce de Gilbert Kankonde, martèle-t-il, il s’agit bel et bien de l’intérim qui lui confère la plénitude du pouvoir du premier ministre en cas d’absence ou d’empêchement de ce dernier.
«Tous les actes posés par le président de la république sont réguliers, normaux et corrects», a déclaré haut et fort Franck Diongo en qualifiant le comportement du premier ministre Sylvestre Ilunkamba d’indélicat. Pour lui, en contestant les ordonnances du président de la république contresignées par le VPM Gilbert Kankonde, le premier ministre a posé un acte politiquement nul qui n’a rien à voir le sens juridique, un acte de manque de courage parce qu’il n’assume pas ses responsabilités du fait que le communiqué lu par son directeur de communication n’est pas signé par lui et viendrait d’ailleurs.
«Le contreseing du Premier ministre ne fait pas de lui co-auteur des actes signés par le Chef de l’Etat. Le contreseing est un acte de certification du document signé par le Président de la république. C’est en fait un acte d’engagement qui vise simplement à pouvoir veiller à l’application de la décision. L’auteur du contreseing n’est pas responsable devant la loi pour sa signature. Le contreseing n’est pas un avis de conformité encore moins une autorisation préalable. Aucun texte ne donne obligation au Chef de l’Etat d’obtenir un avis favorable du premier ministre traduit par un contreseing», bat-il en brèche l’argumentaire du premier ministre et du FCC qu’il accuse maintes fois de mauvaise foi pour leur interprétation erronée de la matière qu’ils connaissent pourtant, dans le seul but de désorienter l’opinion.
«S’ils ne sont pas d’accord avec les ordonnances du président de la république, qu’ils l’attaquent au Conseil d’Etat pour leur annulation ou qu’ils aillent à la Cour constitutionnelle pour leur inconstitutionnalité. Mais je sais qu’ils n’iront pas parce qu’ils connaissent bien la matière et les jurisprudences existantes. Ils sont tout seulement de mauvaise foi, ils veulent seulement créer le chaos, ils ne veulent pas du changement dans ce pays», a déclaré Franck Diongo qui invite le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba à prendre le modèle de l’ancien premier ministre Vincent Lunda Bululu qui avait démissionné du temps du tout-puissant Maréchal Mobutu, au lieu de gesticuler et endosser les dérapages du FCC qui le déshonorent alors qu’il a besoin d’une retraite honorifique.
Au FCC, Franck Diongo demande de divorcer d’avec le CACH s’il estime que la coalition ne marche pas et d’en tirer les conséquences, au lieu de multiplier les incidents rien que pour bloquer le fonctionnement correct des institutions de la république.