Par Didier Mbuy (CT à l’IFASIC).
Dès l’annonce de la fin de l’état d’urgence, l’on a noté, un peu partout sur «Kin-la-rebelle», une explosion de joie digne de la célébration d’un but des Léopards en compétition officielle ! Sans être vraiment celle de RD Congo – Congo lors de la CAN 2015, elle a quand même rappelé le rétablissement du courant électrique en 1998, après le mode «tozangi mayi solo» ! A Bandal, les ambianceurs sont sortis de leurs tanières pour envahir le prince Kasavubu. En même temps, les kulunas ont trouvé dans cette réjouissance une vraie opportunité d’opérer en ravissant les téléphones et sacs aux dames jouisseuses sur l’avenue 8 décembre !
C’est qu’en fait cette joie retrouvée est symbolique du ras-le-bol populaire suscité par l’état d’urgence long d’un peu plus de trois mois. Très sincèrement, j’ai du mal à déterminer ce qu’on lui doit et ce qu’on doit au Ciel, à la grâce divine ! Le coronavirus n’a-t-il jamais traversé la rivière N’Djili, suite à l’état d’urgence ? Je ne sais.
On sort par ailleurs de l’état d’urgence avec des absents… Je ne les cite pas au risque d’en oublier beaucoup ici et ailleurs ! Nos absents ! Là aussi, j’aurais la plus grande peine du monde à déterminer ceux qui ne sont plus des suites du coronavirus ou d’une autre maladie, ou encore suite… à la méchanceté de leurs semblables !
Aussi je ne sais pas pourquoi des hommes et des femmes qui, au péril de leur vie, ont pris en charge les malades du covid-19, n’ont toujours pas perçu leurs primes depuis un bout de temps. C’est bien de saluer solennellement leur bravoure, leur abnégation, bref leur conscience professionnelle ; c’est encore mieux de les rétablir dans leurs droits les plus légitimes ! S’il y a eu le procès 100 jours, pourquoi n’aurait-on pas un procès Riposte Covid-19 ! Ou tient-on à conjuguer les choses au «passé simple» comme dans l’affaire de corruption des députés provinciaux ?
Toujours est-il que la fin de l’état d’urgence a été déclarée, et la vie va reprendre progressivement son cours normal. C’est qu’il faut à présent craindre, c’est la boulimie des affamés ! Oui, les abus, les excès de la part d’une population longtemps sevrée au propre comme au figuré… Nouvelle flambée des prix des denrées de première nécessité, flambée tout aussi des décibels au couloir Kimbuta, à Kapela, à Tshétshé, à Nyangwé, …
Finalement, l’on se demandera si c’est le même pays qui chante, danse et se saoule la gueule avec application à l’Ouest, et celui qui voit dans l’indifférence totale ses compatriotes être massacrés en permanence à l’Est… Au moment où la coalition au pouvoir s’entend toujours pour ne jamais s’entendre, continuant systématiquement à se chamailler pour des queues de cerises !