Par Owandi.
Dans un communiqué signé ce mardi 21 juillet par Albert Lieke, son directeur de la communication et son porte-parole, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba désapprouve la rafale des récentes ordonnances du chef de l’Etat nommant dans l’Armée et dans la magistrature qu’il a suivies avec surprise comme tout le monde à la télévision alors qu’elles engagent sa fonction.
«Le contreseing est un acte de très haute portée politique et juridique qui relève de la compétence exclusive attachée à la qualité de premier ministre et qui ne peut se concevoir dans le cadre de l’intérim tel que circonscrit dans la lettre qu’il a conférée au Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières», lit-on dans ce communiqué signé par Albert Lieke. Une façon de rejeter le contreseing du VPM Gilbert Kankonde dans ces ordonnances.
Et pour marteler sa désapprobation, le premier ministre par l’entremise de son directeur de la communication et porte-parole, fait remarquer à Fatshi que s’agissant du gouvernement de coalition, le contreseing du premier ministre constitue, au-delà de sa nature juridique, le gage des équilibres des pouvoirs entre le président de la république et le premier ministre qui est l’émanation de l’Assemblée.
Il sied de rappeler que c’est pour une deuxième fois en l’espace d’un mois que le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba se montre publiquement en désaccord avec le président de la république Félix Tshisekedi à travers des communiqués. Le premier cas remonte au 27 juin dernier avec l’interpellation manu militari de VPM de la justice et garde des sceaux, Célestin Tunda ya Kasende. Sur un ton dur, le premier ministre s’était montré donneur des leçons au président de la république. Ce communiqué a été désapprouvé par les ministres CACH qui avaient assisté à cette réunion extraordinaire.
« On n’a pas exprimé tout ce qui est dit dans le communiqué et, par conséquent, ça ne devrait pas nous engager d’autant plus que le Premier ministre lui-même nous avait dit, qu’il n’y aura pas de communication. Nous étions surpris », avaient déclaré les ministres CACH dans leur déclaration pour fustiger le communiqué signé toujours par Albert Lieke au nom du premier ministre.
D’aucuns avaient même pensé aux manœuvres des caciques du FCC qui auraient fait faire ce communiqué endossé par Albert Lieke. Et la question que beaucoup se posent : pourquoi le premier ministre Sylvestre Ilunkamba ne signe-t-il lui-même ses communiqués pour éviter tout doute de leur authenticité ?
Par ailleurs, certains analystes craignent que le pays retombe dans les querelles de 1960 qui ont caractérisé la cohabitation entre le président de la république Joseph Kasavubu et le premier ministre Patrice Emery Lumumba. Sinon, certains juristes contactés par scooprdc.net pensent qu’il n’y aura aucune conséquence juridique, le coup étant politique plutôt que juridique.