Par Georges Ilunga.
Katulanya Isu Déo, initiateur et directeur général de la Mutuelle d’Epargne et de Crédit du Congo (MECRECO) a été traduit en justice et a vu la gestion de son institution confiée à la Banque Centrale du Congo (BCC) en 2016 (lire l’article de scooprdc.net : «Redressement de MECRECO : la Banque centrale broie du noir !» ).
Le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe qui le poursuivait sous RMP. 1192/PG 023/a/KAD, mettait sur son dos l’infraction d’abus de confiance et de détournement des fonds mis à sa disposition par les clients. «En l’espèce, avoir, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, ville de ce nom et capitale de la République Démocratique du Congo, sans préjudice de date plus précise, mais au courant de l’année 2016, période non encore couverte par le délai de prescription de l’action publique, frauduleusement dissipé au préjudice des membres de la Mutuelle d’Epargne et de Crédit du Congo, en sigle ‘’MECRECO’’ qui en étaient propriétaires, la somme globale de 790.000USD qui ne lui avait été remise, en sa qualité de Directeur Général de la MECRECO, qu’à la condition de la rendre. Faits prévus et punis par l’article 95 du CPLII», peut-on lire dans la requête de fixation d’audience du 11 décembre 2019 émanant de l’avocat général Mbenza Lusala Bonaventure, réclamant la fixation de l’affaire en audience auprès du président du Tribunal de Paix de Kinshasa-Gombe.
Dans cette affaire, le jugement rendu par ce Tripaix de Kinshasa-Gombe à l’audience du 29 mars 2020 stipule : «…Qu’au regard de ce qui précède, le Tribunal dira non établie en fait comme en droit l’infraction d’abus de confiance mise à charge du prévenu Katulanya Isu Déo, et par conséquent, l’en acquittera et le renverra des fins de toutes poursuites judiciaires sans frais…», lit-on aussi dans ce jugement rendu par Muswamba Kalamba Lillie, présidente de chambre, Katshioko Lubobo Mao et Liboko Lando Peter, juges avec le concours de Nyami Nyami Richard, officier du Ministère public et l’assistance de Kofi Nkuba Sandra, greffier du siège.
Avec ce jugement du Tripaix de Kinshasa-Gombe qui n’a jamais été interjeté en appel par le Ministère public et que le délai fixé pour le faire est largement dépassé, il est juridiquement clair que cette affaire est pratiquement et complètement close. Mais seulement la Banque Centrale du Congo (BCC) devra avoir des migraines parce qu’avec cet acquittement irrévocable de monsieur Katulanya, la BCC risque une lourde condamnation pour dénonciation calomnieuse.
Aussi, un audit de l’Inspection Générale des Finances est-il recommandé d’autant plus que scooprdc.net apprend que près de 3 millions USD ont été injectés par la BCC pour le redressement de la MECRECO et que la gestion du Comité d’Administration Provisoire (CAP) institué par la BCC, a été calamiteuse. Celui-ci qui a échoué sa mission, s’est malheureusement illustré par le licenciement des agents de cette coopérative d’épargne. MECRECO qui comptait au moins 1.500 agents à travers le pays, n’en a actuellement qu’une centaine. Pour l’instant, apprend le média en ligne, le CAP s’activerait à liquider le patrimoine immobilier de MECRECO évalué à plus de 8 millions USD. Dossier à suivre !