Par Ginno Lungabu.
Le nouvel Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete Key, a largué ses lieutenants sur le terrain depuis le 9 juillet, pour inspecter la gestion des fonds consacrés à la lutte contre la pandémie à Coronavirus. Dans l’ordre de mission qu’il a signé à la date précitée, on peut lire comme objet de la mission : procéder au contrôle de la gestion des fonds, biens, dons et ressources de toute nature, mis à la disposition de ce Comité Multisectoriel, du Ministère de la santé ainsi que de ses services spécialisés, notamment l’Institut National de Recherche Biomédical, en sigle INRB ; contrôler la destination et la justification des affectations données aux ressources susmentionnées ainsi que la régularité des engagements par ces services. Et les quatre inspecteurs dépêchés sur le terrain ont dix jours pour ce contrôle de gestion du ministre de la santé Eteni Longondo et ses services.
Cette mission d’inspection intervient deux jours après que le vice-ministre de la Santé, Albert M’peti, a adressé un mémorandum au premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, dans lequel il a dénoncé une mafia bien organisée au sein du ministère de la Santé, en accusant ouvertement son supérieur, Eteni Longondo, d’être la pièce tournante de la gestion calamiteuse et opaque des fonds alloués à la riposte contre la pandémie de Coronavirus.
Explicitement, Albert M’peti a dénoncé les réseaux mafieux existant au sein de leur ministère, qui ont été créé pour des fins des détournements des fonds alloués par le Gouvernement et ceux reçus auprès des différents partenaires techniques et financiers. «Plus grave, ces réseaux exigent des rétrocommissions jusqu’à hauteur de 35% auprès des structures bénéficiaires de ces fonds», a-t-il écrit dans son mémo d’accusation.
Selon les indiscrétions parvenues à Scooprdc.net, c’est le président de la république qui a instruit l’Inspecteur général des finances d’auditer après ces dénonciations, la gestion de son ministre UDPS mis en cause. Non sans raison, il ne comprendra pas qu’avec tous les fonds récoltés dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, que les personnels soignants affectés à cette lutte soient impayés depuis trois mois ! Au ministère de la santé, l’on accuse Eteni Longondo d’avoir engagé des dépenses qui n’ont rien à voir avec le Covid-19, mais avec l’argent alloué pour la lutte contre cette maladie. C’est notamment le paiement des factures des maternités de certaines femmes dans des structures médicales non répertoriées dans la lutte contre le Covid-19. En matière de finances, cela s’appelle «détournement» même si l’acte posé est salvateur.
Fatshi qui a déjà sacrifié son directeur de cabinet, Vital Kamerhe, pour détournement des deniers publics, hésitera-t-il à sacrifier aussi dans le cadre de son combat contre la corruption pour l’établissement d’un Etat de droit, ce ministre issu de son parti UDPS ? Dans les couloirs de son bureau de l’Union Africaine, Scooprdc.net apprend que Fatshi est déterminé à administrer une bonne leçon aux personnes qui confondent la caisse de l’Etat avec leurs poches de pantalon quelles que soient les affinités qui le lient à elles.
Ainsi, Eteni Longondo qui n’a juré, lors de la répartition des postes ministériels que sur le ministère de la santé et pas autre chose, pourra être certainement sur les traces de son prédécesseur, Oly Ilunga, condamné à cinq de prison ferme par la Cour de cassation pour avoir détourné les fonds alloués à la lutte contre la maladie d’Ebola.