Par Dorcas Nzumea.
Après l’entérinement de la désignation de Ronsard Malonda à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) par l’Assemblée nationale, des réactions fusent de partout. Les députés du groupe parlementaire Cap pour le Changement condamnent de façon ferme et énergique cette décision du FCC qu’ils jugent précipitée, partielle et partiale et déclarent nulle et non avenue la désignation ‘’irrégulière du nouveau président de la CENI.
Ils dénoncent dans une déclaration faite ce vendredi 3 juillet 2020, une cabale montée par le FCC à travers cette désignation, afin d’avoir le contrôle de la CENI, de téléguider les prochaines élections dont les résultats n’avaient pas fait l’unanimité et enfin d’en tirer des dividendes.
«Le passage en force et l’intérêt du FCC au remplacement d’un seul membre de la CENI désigné par une composante est suspect, comporte tous les risques d’effriter la confiance déjà érodée à l’organe chargé d’organiser les élections en République Démocratique du Congo», ont-ils fait savoir. Déjà dans leur déclaration du 29 juin dernier, les élus membres du parti présidentiel accusaient les membres du FCC de mettre les bâtons dans les roues à Felix Tshisekedi pour l’empêcher de réaliser son programme de gouvernance politique. Les réformes institutionnelles, disaient-ils, sont initiées sans concertation ni information préalables, sans respect ni considération mutuelle.
C’est pourquoi , Ils recommandent au chef de l’Etat, de ne pas procéder à l’ investiture du remplaçant de Corneille Nangaa, dont la désignation, soutiennent-ils, n’a pas obtenu le consensus de membres de sa composante. «Ceci permettra à l’Assemblée plénière de la CENI homogène, composée des nouveaux membres, de jouer pleinement son rôle de conception, d’orientation, de décision, d’évaluation et de contrôle de la CENI», lit-on dans leur déclaration.
Ces élus demandent également à la Cour Constitutionnelle de ne pas recevoir le serment de Ronsard Malonda contesté vigoureusement par les grandes confessions religieuses, entre autres, l’église catholique, l’ECC ainsi que la société civile. Sans passer par quatre chemins, les députés CACH mettent en garde le FCC de toutes les conséquences fâcheuses qui résulteront de cette démarche dite ‘’cavalière’’ et encouragent en outre, la société civile à convoquer régulièrement les assises afin de procéder à la désignation de ses trois membres comme l’exige la loi.
Lamuka pas aussi d’accord
De leur part, les leaders de la coalition Lamuka qui se considère comme opposante à la coalition FCC-CACH, ont affiché aussi leur désapprobation à cet entérinement fait par la chambre basse du Parlement. Dans un communiqué rendu public ce vendredi 3 juillet, Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Adolphe Muzito se disent indignés d’apprendre la validation d’une manière malicieuse par l’Assemblée nationale du prochain président de la CENI alors que les enseignements correctifs du déroulement de derniers scrutins ne sont pas, de façon consensuelle, coulés en réformes de notre système électoral.
«LAMUKA avec toutes les organisations soucieuses du changement demandent au peuple congolais de s’opposer avec la dernière énergie à cette forfaiture qui tend à pérenniser un système basé sur des antivaleurs. Après concertations avec tous les partis et organisations soucieux de la vie démocratique de notre pays, un programme d’actions sera défini et rendu public dans les jours à venir», mentionnent les leaders de Lamuka dans leur communiqué.