Par Dorcas Nzumea.
Afriland First Bank a déposé une plainte pénale au Tribunal de Paris contre Global Witness, une organisation non gouvernementale basée au Royaume-Uni qui milite dans le monde entier pour rompre les liens entre ressources naturelles, conflits et corruption, et PPLAAF, une ONG chargée de défendre les lanceurs d’alerte, ainsi qu’à faire du plaidoyer et engager des litiges stratégiques en leur nom.
Global Witness et PPLAAF sont donc poursuivis pour les infractions ci-après : vol, abus de confiance, chantage, corruption privée, dénonciation calomnieuse, recel, violation du secret bancaire, faux et usage de faux, circonstances aggravantes de bande organisée.
A en croire Afriland First Bank, ces deux associations s’organisent, notamment, à travers des enquêtes, initiées et concrétisées par elles-mêmes, en dehors de tout cadre processionnel légal et de tout mécanisme relatif au respect de la présomption d’innocence et de respects des droits de la défense. Cest ainsi qu’à l’issu de ces enquêtes, elles mettent en place le système dit des « leaks » qui consiste à publier de données confidentielles, généralement récupérées illégalement, au travers de rapports publiés sur leur site internet, la publicité de cette publication étant maximisée par la reprise de ces rapports, de manière totalement synchronisée et concomitante, dans de grands organes de presse de différents continents, dans le cas d’espèce Israël, Le Royaume Unis, les USA et la France.
Avant publication, explique Afriland First Bank, elles adressent aux sujets, personnes morales ou physiques objets de leur projet de rapport, des correspondances sans signature, proférant un certain nombre d’allégations gravissimes afin d’obtenir des compléments d’information et d’habiller leurs méthodes d’enquêtes d’un semblant de contradictoire, de pure façade.
C’est ainsi que Global Witness et PPLAAF ont annoncé, dans une lettre adressée à AFRILAND FIRST BANK, leur intention de publier un rapport sur la manière dont l’un de leur client aurait échappé à des sanctions américaines. Sous couvert de donner l’occasion de fournir des commentaires, avant la finalisation du rapport, les deux associations posaient un certain nombre de questions visant à obtenir des informations/confirmations relatives à des entreprises, et des personnes physiques, présentées comme détenant des comptes chez AFRILAND FIRST BANK CD et des opérations annoncées comme intervenues sur des comptes de ladite Banque depuis décembre 2017.
Face à des accusations aussi graves, explique Afriland First Bank, non documentées ni renseignées avec précision, elle a rappelé en date du 16 mai 2020, aux deux associations le caractère hautement diffamatoire des allégations imaginées par elles et le préjudice considérable qui résulterait de cette publication annoncée. Elle a ainsi sollicité des précisions sur les accusations portées et la communication des documents indiqués comme détenus par les associations, afin qu’elle puisse être en mesure de se défendre de telles accusations.
Par ailleurs , a en croire Afriland First Bank, ces associations ont été aidées par deux anciens employés de cette Banque, pour faciliter leurs opérations. Il s’agit de Koko Lobanga Gradi et Malela NAVY, respectivement chef de mission Audit interne et contrôleur permanent. Ces deux employés avaient accès à l’ensemble des comptes clients et aux systèmes d’information de la banque, sans restriction. Au moment de leurs départs inattendus, renseigne la plainte, la Banque a constaté la disparition des fichiers et a retracé sur le compte twitter de Gradi des consultations régulières avec PPLAAF.
«Au regard de la proximité des deux anciens salariés, du départ précipité de Monsieur NAVY concomitant à la disparition de fichiers, départ effectué sur un mode identique à celui de Monsieur GRADI en mars 2018, de forts soupçons s’orientaient vers eux», lit-on dans la plainte.