Par Nzakomba.
Réunies ce jeudi 2 juillet à leur siège de Mont Fleury à l’occasion du 60ième anniversaire de l’indépendance de la RDC, les chefs de confessions religieuses (Islam, Kimbaguiste, Armée du salut, Eglises de réveil, Eglises indépendantes et Orthodoxe) déclarent que la RDC n’a besoin ni de martyrs, ni d’un mouvement insurrectionnel. Ils l’ont fait savoir par un message rendu cet avant-midi par le Cheikh Abdallah Mangala.
Se félicitant de ce qu’il n’y ait pas eu de victimes lors de dernières manifestations dans les grandes agglomérations de la RDC, les chefs de confessions religieuses notent que le pays connaît encore sur le plan politique, économique et social, des sérieux problèmes auxquels les dirigeants et le peuple doivent apporter des réponses, pour donner tout son sens à l’indépendance acquise en 1960. Voilà pourquoi, les chefs de confessions religieuses se disent inquiet du retour des « Évangiles de croisade » et de la montée du « Discours de haine » du haut de la chaire de vérité, pourtant destinée à proclamer en toute humilité l’Amour, la Paix, la Justice, la Tolérance, le Pardon, la Réconciliation et la Fraternité.
Guéguerre entre les princes de l’église
Dans ce message de confessions religieuses, on note un accent particulier fait par ces dernières. En effet, réagissant à coup sûr aux propos des églises Catholique et Protestante, le Cheikh Abdallah au nom des confessions religieuses réaffirme qu’aucune confession religieuse n’est au-dessus des autres et encore moins, au-dessus des institutions du pays pour leur imposer sa propre volonté. Plus loin, il martèle qu’aucune confession religieuse ne peut s’attribuer le monopole de parler au nom du peuple congolais.
Cette guéguerre entre les confessions religieuses au sujet du choix de la personne qui devra remplacer Corneille Nangaa à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), est de mauvaise augure. Non sans raison, car en effet, avec plus ou moins 80% de la population congolaise (Catholique et/ou protestante), ces églises « traditionnelles » semblent ne pas digérer le fait que le bloc de six églises dit « confessions religieuses », l’emporte toujours dans le choix de la personne qui doit diriger la CENI.
Voilà pourquoi, se rendant coup sur coup après l’échec par consensus du choix du remplaçant de l’actuel président de la CENI, il est impérieux que le Chef de l’État, garant du bon fonctionnement des institutions entre en danse pour garantir la paix et la cohésion nationale à l’issue de cette désignation qui est mal partie et qui fait les princes de l’église se tirent dessus.