Par Ben Lévi.
Dans son message adressée au peuple congolais ce 30 juin 2020 à l’occasion de 60 ans de l’indépendance de la RDC, le roi Philippe II de la Belgique, a exprimé ses regrets au sujet des atrocités que la métropole a commises. Il a reconnu que l’histoire entre la RDC et la Belgique « est faite de réalisations communes mais a aussi connu des épisodes douloureux ». Ainsi, par un communiqué, le président national et représentant légal de l’Église du Christ au Congo (ECC), le révérend Dr. André Bokundoa-bo-Likabe, qui déclare avoir appris par voie de presse la déclaration de Sa Majesté, le Roi des Belges, Philippe Il, dit prendre acte de ses regrets et se réjouit de ce début de reconnaissance, par un monarque Belge en fonction, d’actes de cruauté perpétrés à l’époque coloniale sur la population congolaise.
En effet dit le communiqué, vaut mieux tard que jamais. Ce geste, estime l’Église Protestante du Congo, s’inscrit dans la droite ligne des lobbyings de dénonciation engagés depuis l’État Indépendant du Congo (E.I.C) par les missionnaires protestants au Congo, à travers le Conseil Protestant du Congo (CPC) d’alors, aujourd’hui ECC. Et à cet effet, le Président National et Représentant Légal de l’ECC, promet de se prononcer très prochainement.
Pour rappel, dans sa lettre adressée aux autorités congolaises, en marge de la fête du 30 juin, le Roi Philippe a relevé qu’ « à l’époque de l’État Indépendant du Congo, des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi, a également causé des souffrances et des humiliations ».
Et de poursuivre : « ses plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. Je continuerai à combattre toutes les formes de racisme. J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée », a insisté le Roi Philippe dans sa lettre.
Néanmoins, certains historiens pensent que le regret de Belgique n’est en réalité que le début d’un processus qui devra aboutir aux excuses et à la réparation du mal commis par la Belgique dans le Congo colonial.