Par Owandi.
Dans un message de 13 pages ou 25 pages, c’est selon la taille de saisie, adressé au peuple congolais à l’occasion de la commémoration de 60 ans d’anniversaire de l’indépendance de la RDC, le président Félix Tshisekedi a abordé les questions sociales, judiciaires, économiques, sanitaires, etc. Ci-dessous les extraits de message :
«…A 60 ans, on n’a plus d’excuses ; à 60 ans, on ne commet plus les mêmes erreurs ; à 60 ans, on sort des discours creux et répétitifs et on prêche la sagesse et la droiture par l’exemple ; à 60 ans, on pense à l’héritage et aux valeurs à léguer aux générations futures. Il est temps que nos ambitions personnelles viennent en dernier lieu et que les ambitions de notre pays soient notre priorité».
«…Au combat pour l’indépendance, s’est substitué un combat pour la démocratie, les libertés fondamentales et le progrès social, comme si, après l’indépendance, le peuple du Congo avait troqué une soumission externe contre une soumission interne. Aujourd’hui, 60 années plus tard, le devenir de la Nation est toujours entre les mains d’une classe politique, toutes tendances confondues, qui demeure versatile, et qu. peine à arracher la Nation du cercle vicieux de l’instabilité et de la pauvreté».
«…En soixante années, nous avons progressivement laissé notre classe politique se transformer en une sorte de mafia, et nous en avons fait le principal modèle de réussite pour cette jeunesse. Il est temps de changer de paradigme et de créer les conditions qui permettront à nos jeunes de devenir les principaux créateurs de richesses dans notre pays ; cette jeunesse talentueuse, pleine d’énergie et avide de savoir, pour laquelle nous avons engagé le pays dans la transformation digitale, à travers l’ambitieux Plan national du numérique Horizon 2025».
«J’ai entendu certains parler avec ironie ou crainte de la république des juges… La Justice recouvre peu à peu son indépendance. Les avancées enregistrées l’ont été au prix de sacrifices extrêmes. Elles ne peuvent être annihilées par des manœuvres d’arrière-garde qui s’observent chez certains de vouloir légiférer pour déposséder le Conseil Supérieur de la Magistrature du pouvoir judiciaire qu’il détient pourtant par la Constitution. Point n’est besoin de vous rappeler que la justice élève une nation. La justice est pour un Etat de droit ce que le sang est pour le corps humain. Voilà pourquoi j’estime que les réformes dans ce secteur doivent être dictées, non pas par le souci de s’assurer une protection d’une personne ou d’un groupe de personnes, mais plutôt par le souci d’apporter plus d’efficacité et d’efficience au fonctionnement de la justice. En considération de ces éléments, je n’accepterai sous aucun prétexte des réformes dans ce secteur qui, par leur nature et contenu, viendraient porter atteinte à des principes fondamentaux régissant la justice tels que prévus dans notre Constitution, notamment l’indépendance du pouvoir judiciaire, du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir régalien de nomination des magistrats, la gestion du pouvoir judiciaire confiée au Conseil supérieur de la Magistrature et bien d’autres».
«…Je souhaite que l’expérience douloureuse révélée au cours du procès en rapport avec le Programme des 100 jours tourne définitivement la page de la longue série de projets et programmes qui, à travers l’histoire, ont donné lieu à d’importants coulages des ressources publiques en toute impunité. Je pense notamment au Projet de Bukangalonzo, aux multiples cessions d’actifs miniers, aux projets de construction d’infrastructures routières, aéroportuaires et j’en passe.
«…Aucune réconciliation crédible ne peut être envisagée si nous continuons avec les pratiques anciennes de la corruption, de la ruse et du crime… M’inspirant des saintes écritures, mon objectif n’est pas de voir les méchants périr, mais plutôt qu’ils changent, qu’ils soient sauvés et que le pays tout entier s’en réjouisse».