Kasaï central : cette fois-ci, pas de gouverneur en «K» à la tête de la province

Par Georges Ilunga.

Depuis l’avènement de Joseph Kabila à la tête du pays jusqu’à l’ère Fatshi, tous les gouverneurs de province avec la lettre «K» qui sont passés au Kasaï occidental, puis Kasaï central, ont toujours fini mal leurs mandats : Kapuku Trésor, Kabasubabu Hubert, Kande Alex, Kambayi Denis et Kabuya Martin.

Si Kapuku a été maudit par les mamans du grand marché de Kele-Kele et est parvenu à une altercation avec son chef coutumier Luandanda ayant occasionné la mort de son garde de corps avant d’être déchu, Kabasubabu qui le remplace en avril 2011, n’a pas survécu à la tempête de députés provinciaux qui l’ont accusé de mauvaise gestion et l’ont déchu en juin 2012. Pour se défouler, il accusé son mentor Evariste Boshab d’être instigateur de la cabale de sa destitution, et déverse sa colère sur le président Kabila qu’il dépeint dans son livre publié quelques mois plus tard comme un président «distrait».

Kande Mupompa, le très adulé député national qui a rapporté à lui seul au MLC une moisson aux élections de 2006, est parti de la province avec le dossier «Kamuina Nsapu» lui collé au dos et qui fait de lui jusqu’à ce jour une bête noire dans l’espace kasaïen, mais surtout chez les Bajila Kasanga dont Kamuina Nsapu était chef coutumier.

Son successeur Kambayi Cimbumbu, bien que s’étant battu contre vents et marrés pour retourner la paix dans la province, par l’obtention de la reddition des miliciens Kamuina Nsapu,  n’a pas été prophète chez lui. Si ce n’était pas les députés provinciaux qui voulaient sa tête, c’était les jeunes du mouvement citoyen Lutte pour le Changement, LUCHA, qui étaient à ses trousses. Il s’en sorti quand même honorifiquement avec les élections de décembre 2018.

Kabuya, son challenger à l’élection de 2017 qui l’a finalement remplacé après l’élection gouvernorale du 26 mars 2019, a eu des relations tumultueuses, d’une part avec ses électeurs députés provinciaux, et d’autre part avec la population qui a vu en lui le retour de Kapuku Trésor à la tête de la province à cause de sa brutalité et ses méthodes caporalistes. Le voilà emporté par la motion de censure contre lui et son gouvernement après le vote de 18 députés contre 12 le  mercredi 24 juin dernier.

L’impression dans l’opinion centre-kasaïenne est que la lettre «K» supposée maléfique et indésirable, doit définitivement partir avec le «K» qui était à la tête du pays depuis 18 ans.

  • Bendélé Ekweya té

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