Par Nzakomba.
Comme promis dans sa communication du 28 juin dernier, le président national de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), le Révérend Pasteur André Bokundoa-bo-Likabe, en a, dans une lettre pastorale publiée ce lundi 29 juin, appelé aux concertations nationales en vue de régler de conflits inter-institutionnels visibles de tous, et aborder des problèmes de reformes substantielles et structurelles de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Saisissant l’occasion des Soixante ans de l’indépendance de la RDC, le représentant légal de l’ECC dénonce le fait que les congolais puissent vivre dans un vide de l’histoire et le même scénario d’un décollage raté, d’une indépendance mal préparée dans un contexte d’impréparation tant de la classe politique que de la population. Pour le Révérend Pasteur, si en 1960 l’indépendance du Congo était confrontée au dualisme d’un régime politique qui se cherchait entre le présidentialisme et le parlementarisme, en 2020 l’alternance pacifique au sommet de l’Etat est confrontée au dualisme de la suprématie du Présidentialisme et l’exigence de la majorité du parlementarisme. D’où, ce plongeon vers l’inconnu qui a mis le pays dans un cycle infernal de crise multisectorielle due à l’orgueil des uns et des autres, l’impréparation, la multiplicité des agendas et ambitions démesurées.
Dans son rôle de prédicateur et gardien, l’homme de Dieu encourage l’actuelle classe politique à ne pas rater le rendez-vous du destin qu’offre la première alternance pacifique. Voilà pourquoi il déclare : « en ce qui concerne l’Eglise du Christ au Congo que je représente, l’heure n’est plus à la distraction. Plus question de laisser libre cours, à une personne ou groupe d’individus, quel qu’il en soit, de se permettre une quelconque liberté de plonger ce pays dans le chaos. Ainsi, en ma qualité de Prophète et Berger du peuple de Dieu, je réitère mon appel pressant à la conscience collective. Car, le pays est exposé à un extrême danger à cause de la fragilité de l’architecture institutionnelle en place d’une part et, des divisions au sein de la population d’autre part ».
Décidé à prendre le taureau par les cornes, l’ECC dénonce l’hypocrisie de la classe politique congolaise. Devant la réalité, André Bokundoa explique que rien ne sert de faire semblant face à la réalité qui ne fait que rattraper les congolais. « L’Eglise du Christ au Congo appelle et exhorte le Chef de l’Etat, en sa qualité de garant de la nation à prendre toutes ses responsabilités devant Dieu de qui il est fils et devant la Nation qui l’a accepté pour assurer la direction de notre destin commun durant ce quinquennat. Qu’il en appelle à des concertations nationales en mettant ensemble sous son autorité les fils et filles du pays en vue de trouver des solutions aux véritables causes nationales».
Disons-le clairement, écrit l’homme de Dieu, qu’il faut aborder dans ces concertations nationales tant attendues les vrais enjeux de l’heure. Et, ce sont des réformes substantielles et structurelles du système électoral pour donner à la République une CENI responsable, crédible et suffisamment indépendante.
Ainsi l’ECC par la même voie, rappelle à Félix Tshisekedi que la Nation pour laquelle il est personnellement garant n’appartient pas à une coalition politique bipolarisée. Car en effet, l’érection d’un Etat de droit véritable en dépend. Ainsi, connaissant la responsabilité personnelle du chef de l’Etat dans la conduite des affaires de la république, elle encourage le chef de l’Etat à veiller à ce que des solutions pacifiques et intelligibles soient trouvées en pareille situation, pour le salut du pays, en lieu et place de laisser la violence guider les actions des uns et des autres.
Le Président National de l’ECC conclut son message à la nation par un appel à la conscience nationale du peuple congolais qui est le véritable détenteur de la souveraineté nationale. Car écrit le pasteur, l’Etat de droit signifie aussi la subordination des alliances politiques des acteurs politiques à la volonté souveraine du peuple, de protéger son destin commun et non le contraire.
D’où, les guerres des religions, ethnico-tribales, entre partisans politiques ne sont pas le propre de notre existentialisme de « Bamuntu ».