Kinshasa : la résidence de Minaku et le palais du peuple ciblés par les «wewa» !

Par Nzakomba.

Scooprdc.net apprend cet après-midi de mardi 23 juin que la résidence du député PPRD Aubin Minaku et le Palais du peuple ont été pris d’assaut par les motards communément appelés ‘’Wewa’’ à Kinshasa. Pour cause, la colère de cette catégorie de congolais qui, pour la plupart se reconnaissent en l’UDPS, contre les propositions des lois-organiques déposées par le duo Minaku-Sakata au bureau de l’Assemblée nationale, dont l’une vise à accorder au ministre de la justice le plein pouvoir sur le parquet.

Déjà en milieu intellectuel et politique, ces propositions des lois divisent tant sur leur opportunité que sur leur quintessence. Il est reproché à ces propositions la tentative de l’anéantissement de l’Etat de droit par la subordination totale des magistrats à un membre de pouvoir exécutif.

Comme en 2015 où une proposition d’une loi électorale a causé mort d’hommes et a failli embraser la république, ces propositions du duo Minaku-Sakata apparaissent aux yeux des congolais moyens comme une énième provocation du clan Kabila. En janvier 2015, il eut fallu la sagesse du président du sénat de l’époque, Léon Kengo wa Dondo, pour faire baisser la tension observée pendant une semaine et caractérisée par des marches de protestation violentes, en faisant retirer la loi chahutée qualifiée à l’époque par l’opposition de suicidaire.

Avec ces mouvements de protestation qui commencent ce 23 juin, il y a crainte de voir rééditer les exploits néfastes de janvier 2015, si l’on n’y prend garde. Et c’est ici l’occasion de répéter et soutenir que le mariage FCC-CACH est adultérin et incestueux et beaucoup appellent à sa rupture. C’est le cas de le dire du député national et professeur des universités Sam Bokolombe qui a réagit sur son compte Twitter : «Pour être conséquent, pourquoi l’UDPS ne rompt-il pas le deal avec la kabilie afin de cohabiter et se donner la marge de s’y opposer par le rejet de l’agenda politique illisible? La schizophrénie actuelle complexifie la gestion des institutions et met en péril le pays». 

Pour sa part, l’ancienne ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, s’inquiète aussi sur son compte Twitter : «Et si chaque parti politique achetait des motos pour ses militants ? Et si chaque camp politique donnait des pierres à ses partisans pour casser les véhicules des adversaires ? Où allons-nous ? Violence ? N’est-il pas possible d’exprimer sa désapprobation autrement ? Vous avez dit DÉMOCRATIE ?».

Et le candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Seth Kikuni d’écrire aussi : «Je ne comprends pas pourquoi les gens se plaignent sur la barbarie des militants de l’UDPS. Il existe une loi portant sur le fonctionnement des partis politiques qui stipule que si un parti trouble gravement l’ordre public il doit être suspendu. C’est aussi cela l’Etat de droit». Il est complété par l’ancien directeur de cabinet adjoint de Joseph Kabila : «Ces voyous ne répondent que de leurs éducation ratée. Il ne faut pas les laisser tuer la démocratie. La République doit se défendre. Ces voyous ne savent pas ce qu’est la démocratie. Je me demande s’ils sont réellement de l’UDPS ou si ce n’est pas une milice des violents qui veulent contrôler ce parti et en faire l’instrument d’une dictature. Les démocrates ne céderont pas à l’intimidation. Démocratie viva».

Ces différentes réactions dont certaines ne sont pas reproduites ici, poussent plus d’un congolais à demander à Félix Tshisekedi et Joseph Kabila d’être sincères, l’un vis-à-vis de l’autre dans leur accord de coalition. Agir par des lieutenants ou chiens enragés interposés, est une hypocrisie très défavorable pour la marche normale du pays.

  • Bendélé Ekweya té

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