Par Nzakomba.
C’est par une lettre du 22 juin 2020 de Patrice Sesanga, président de l’Assemblée provinciale du Kasaï central que le gouverneur Martin Kabuya est informé d’une motion de censure déposée le même jour au bureau de cet organe délibérant contre lui et son gouvernement. C’est l’œuvre de 12 députés provinciaux.
Dans leur document de 9 pages, ces députés reprochent entre autres à Martin Kabuya, la mauvaise gestion, le sabotage de la vision du président de la république, les arrestations arbitraires, les coups et blessures volontaires, les séquestrations et tortures, les tentatives d’enlèvements et d’assassinat, les menaces de mort et humiliations des élus provinciaux…
Tel un réquisitoire du parquet, les faits mis à charge de Martin Kabuya laissent croire qu’on a affaire non à un gouverneur ou un administratif, plutôt qu’à un gangster. En effet, dans leur motivation, les députés provinciaux signataires de la motion ont donné de détails de faits dont se serait rendu coupable directement ou indirectement, le gouverneur Martín Kabuya. L’homme aurait même avoué au député Jacques Ngalamulume Tshimanga, rapporteur adjoint qu’il ferait en sorte que les députés qui complotent contre lui à Kinshasa pour qu’il quitte la tête de la province, soient insécurisés par l’armée ou la police voire les miliciens qui lui sont fidèles.
Le réquisitoire contre Kabuya et son gouvernement parle également de l’inertie de cette équipe qui, depuis son investiture, n’aurait encore rien fait de concret pour soulager la misère de la population. L’opacité dans la gestion des deniers publics, l’abus de biens sociaux et autres excès. Il est reproché à Martín Kabuya et son gouvernement les multiples violations intentionnelles des lois de la république, allant de la constitution aux lois réglementaires, en passant par le code pénal.
Ainsi, ayant rempli le seuil du tolérable et jeté en pâture le peu de confiance qui lui restait auprès de députés, l’équipe de signataires soumet à la sanction parlementaire, le gouverneur Martín Kabuya et son gouvernement pour ce mercredi 24 juin à 13h, lors d’une plénière qui sera convoquée à cet effet. Et le président de l’Assemblée provinciale invite l’accusé de venir présenter à l’occasion ses moyens de défense. Connaissant son tempérament, ira-t-il répondre ? Croisons les doigts jusque mercredi.