Par Nzakomba.
Photographe de haute facture au niveau national et international, John Bompengo a tiré sa révérence la nuit du samedi 20 juin, aux alentours de 22h30’ au Centre Hospitalier Diamant, victime d’une insuffisance respiratoire due a la Covid-19 descellée quelques semaines plutôt.
Très connu dans la commune de Bandalungwa où il résidait et possédait avant le coup de poing du gouverneur Jean Kimbunda en 2004, un studio de photographie dénommée « studio Don John » en face de l’ancien super marché Michaël Cosmétique, John Bompengo intègre la Radio Okapi le 2 mars 2011, à l’époque de la Fondation Hirondelle, avant de signer un contrat individuel avec UNOPS. Dans les photos de famille de Radio Okapi, on le voit peu. Et pour cause, c’est lui-même qui les prend. Ci-dessous, un extrait de l’interview accordée à Joël Bofengo dans le cadre de Okapi Express, un bulletin d’informations internes de la radio onusienne :
A quoi consiste votre travail à Radio Okapi ?
Je suis le premier photographe officiel de Radio Okapi depuis sa création. J’ai été engagé par la Fondation Hirondelle (FH) à Kinshasa le 2 mars 2011. Actuellement, je suis sous contrat individuel avec l’UNOPS au service WEB de Radio Okapi. Depuis mon arrivée, je contribue à la qualité des photos utilisées sur le site internet de Radio Okapi. Dans mon actif, j’ai apporté une attention particulière à la rédaction des légendes informatives des photos sur le site Internet de la Radio. Les internautes n’ont plus de difficultés pour appréhender le message que la photo d’actualité véhicule.
Que faisiez-vous avant de venir à la Radio ?
Avant de venir à la Radio, j’ai travaillé comme correspondant permanent, photo et télévision de l’agence américaine Associated Press (AP). Je collaborais avec la presse nationale et internationale pour l’audiovisuel (son, photo, vidéo). Je suis en mesure de tourner, monter la vidéo et les sons pour envoyer aux agences de presse, en assurant la transmission fiable de la vidéo. Il m’était difficile de fêter mon anniversaire chez moi à la maison le 26 janvier comme je le célèbre aujourd’hui. J’étais toujours en déplacement partout au pays et à l’étranger, selon l’actualité et la demande de différents desks à couvrir les événements. Bref, j’ai une longue expérience dans la photographie en RDC.
Racontez-nous votre journée de travail ?
Je commence la journée en assistant à la conférence de rédaction pour noter ce que je dois faire. Après, je suis à la disposition du dispatch pour la locomotion. Au retour des reportages, je me concentre à la rédaction des légendes des photos à publier. Après la relecture des légendes par un collègue, je procède à la mise en ligne des photos.
En souvenir de John Bompengo, l’on notera que le confrère est né le 26 janvier 1968. Après ces études d’électromécanique à l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA), il s’inscrit à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) où il ressort avec une licence. Il laisse une femme et des enfants. D’après les informations reçues de Richard-Junior Kamunga de la Radio Okapi, le confrère sera porté en terre, le vendredi 26 juin prochain.
Le directeur général de Scooprdc.net, alors à l’époque reporter senior de Radio Okapi, se souvient d’un John Bompengo dynamique avec qui il a effectué un voyage dans la délégation de Martin Kobler, chef de la Monusco, à Gemena, Bozene, Gbadolite et Kotakoli en 2013 où la photo devant l’historique géante pierre rocheuse qui sert d’entraînement aux commandos de ce centre militaire qui a fait la fierté du régime Mobutu, les immortalise.
Pour Andrew Drake, directeur des actualités de l’Associated Press en Afrique qui a également été producteur vidéo principal pour l’Afrique de l’Ouest de 2011 à 2018, qui se souvient de John Bompengo, parle d’un «collègue fidèle et un conteur impressionnant».
« John pouvait parler et entrer dans des endroits où les autres ne pouvaient pas obtenir d’images saisissantes. Il avait d’excellents contacts et amis dans tout le pays. Que les nouvelles tombent à Kinshasa ou de l’autre côté de la rivière à Brazzaville, John était toujours au courant des choses, rapide pour arriver sur la scène et avec un plan pour obtenir les meilleures photos. Il était déterminé à couvrir le flux de la politique parfois violente du Congo, toujours au cœur de l’action dans les rues en prenant des photos et des vidéos », a déclaré Andrew Drake depuis Dakar, au Sénégal.
John Bompengo n’est plus, mais ses nombreuses photos qui inondent Google l’immortalisent d’autant plus qu’elles portent sa signature et sont abondamment utilisées en illustration par beaucoup de médias en ligne. Requiescat in pace !