Par Nzakomba.
Il y a presque deux mois que Scooprdc.net révélait les tripatouillages du moratoire de 2005 sur le code forestier par l’actuel ministre de l’environnement Claude Nyamugabo sans qu’il ne soit entendu (lire l’article : «Megestion du massif forestier congolais : Claude Nyamugabo, persona non grata dans l’ancien Equateur»). Mieux vaux tard que jamais, lundi 15 juin dernier, la correspondance de rappel à l’ordre du premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba adressée au ministre de l’Environnement, Claude Nyamugabo, vient ajouter de l’eau au moulin du média en ligne, qui en son temps avait été attaqué par le ministre à travers d’autres médias interposés pour tenter de discréditer la révélation faite par Scooprdc.net dans son rôle d’avant-gardiste. Aujourd’hui, les masques sont tombés.
En effet, c’est une note-rapport du groupe de travail climat REDD sur l’environnement du mois de mars dernier, transmise au premier ministre au mois de mai 2020 qui sonne le glas. Sans ambages, le premier ministre blâme son ministre sur la violation intentionnelle du moratoire fixé par le Décret n°05/116 du 24 octobre 2005 et ses textes réglementaires d’application.
« Je note que cette violation est présente depuis 2016 sous forme d’allocations des concessions forestières reprises déjà dans le domaine privé de l’État et de cessions des concessions forestières entre les opérateurs économiques, en ce comprises, les neuf cessions que vous avez autorisées en date du 14 janvier 2020 », fait savoir Sylvestre Ilunga Ilunkamba à son ministre.
Déjà dans son article précité, scooprdc.net dénonçait la fraude orchestrée par le ministre Nyamugabo aidé par certains élus des provinces autour du massif forestier de la RDC, à savoir les provinces issues du démembrement des anciennes provinces de l’Equateur et Orientale, principalement.
Voilà pourquoi en vue de clarifier l’état des lieux des concessions forestières et en prélude à une nouvelle remise légale des titres forestiers correspondants avec le concours des partenaires de développement, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a requis l’Inspection générale des finances pour un contrôle contradictoire sur la légalité des allocations et cessions dénoncées ce, depuis la clôture du processus de conversion des titres forestiers en date du 13 juillet 2014.
«Il va de soi que ce contrôle s’étendra également aux droits dus au Trésor public par les exploitants forestiers formels, aux licences d’exportation des produits forestiers ligneux et au rapatriement des devises correspondantes», écrit le premier ministre Sylvestre Ilunga à l’Inspecteur général des finances.
Aux observateurs d’estimer que ce dossier devra aussi attirer l’attention du parquet général, car le détournement n’est pas seulement dans les espèces sonnantes et trébuchantes, mais aussi dans ce qui apparaît comme de la corruption pour violer intentionnellement la loi, faisant ainsi perdre de l’argent à l’État congolais.