Conseil de Denis Kambayi à Jean-Marc Kabund, à prendre ou à laisser : «en politique, on ne vient pas avec son ego»

Par Innocent Olenga.

Ancien ministre des sports et loisirs, ancien gouverneur du Kasaï central, et actuellement sénateur, Denis Kambayi était ce mercredi 3 juin devant la presse. Le dépôt de ses questions orales avec débat adressées au vice-premier ministre de l’Intérieur et sécurité, Gilbert Kankonde, et au ministre de la Défense nationale, Aimé Ngoy Mukena, au sujet de la résurgence de l’insécurité dans l’espace Grand Kasaï en général mais particulièrement au Kasaï central; la problématique de la coalition FCC-CACH et la position des notables du Grand Kasaï par rapport aux procès opposant des kasaïens devant des cours et tribunaux, notamment Pascal Mukuna – Mamie Tshibola, Simon Mpiana – Jean-Jacques Mamba et John Ntumba contre ministère public, tels ont été les sujets abordés par Denis Kambayi dans son face-à-face avec les journalistes.

«Tout notre mandat de 2018 (NDLR : à la tête de la province du Kasaï central), c’était la recherche de la paix et l’organisation des élections. Nous avons laissé la province du Kasaï central en paix, contre vents et marées. Mais ce que nous entendons ces jours ici ne nous met pas à l’aise. C’est pourquoi nous invitons les ministres pour nous dire qu’est-ce qui se passe exactement. Qu’ils nous clarifient et nous disent comment ils vont faire pour que nous ne puissions plus connaître ce que nous avons connu autre fois», justifie Denis Kambayi ses deux questions orales avec débat adressées à Kankonde et Ngoy, face à une nouvelle menace du genre Kamuina Nsapu qui guette sa province du Kasaï central et due à la mauvaise gestion des conflits coutumiers.

S’agissant de la coalition FCC-CACH, le sénateur Kambayi estime que c’est une coalition de la patrie, de la vie ou de la mort. «Ceux qui réclament au CACH comme au FCC la fin de la coalition, les font pour leurs intérêts personnels et égoïstes, ils ne le font pas pour le bien-être de la population et du Congo», déclare-t-il en précisant qu’aussi longtemps que les deux chefs de fil de cette coalition sont en parfaite attente, celle-ci est à soutenir.

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Quant aux dossiers devant la justice opposant les enfants du Kasaï, Kambayi déclare que la position officielle des notables du Grand Kasaï, regroupés dans toutes les associations qu’il dirige (Grand Kasaï Fondation, Grand Kasaï Holding, Tshinu nkonga batua, la synergie des associations du Grand Kasaï…) est de ne pas s’ingérer dans les affaires de la justice en prenant position pour l’un ou pour l’autre. Il préfère laisser la justice faire le travail dans les prérogatives qui sont siennes. «Une affaire en justice, nous on ne peut pas analyser ou critiquer. Mais nous disons que  la bonne justice soit dite. Que tous ces frères et sœurs qui se retrouvent aujourd’hui devant la justice, ne se sentent pas seuls, nous sommes avec eux, mais dans le respect de la loi», a déclaré Denis Kambayi.

A la question de savoir sa position face à la déchéance de Jean-Marc Kabund-a-Kabund de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, Denis Kambayi dit s’incliner devant la décision prise par les députés nationaux. «Mais nous entant que notables du coin, nous avons une préoccupation : dans le cadre de la coalition CACH c’est-à-dire UDPS et alliés et UNC et alliés, s’ils conviennent que le poste perdu par l’UDPS doit retourner à l’UDPS, nous, nous disons avec un bémol que l’UDPS qui doit remplacer Jean-Marc Kabund doit être un UDPS du Kasaï central pour l’équilibre du bureau. C’est constitutionnel et ça n’a rien de tribalisme là-dedans», soutient-il sans ne pas donner un conseil à Jean-Marc Kabund qui, précise-t-il, est à prendre ou à laisser.

«Nous sommes en politique. Et en politique on ne vient pas avec son ego. On ne fait jamais la politique dans les extrêmes, il faut arrondir les angles. Actuellement, l’UDPS, les députés UDPS doivent avoir comme pouvoir à protéger le président Félix Antoine TShilombo Tshisekedi. Tout le reste des fonctions : ministre d’Etat, vice-premier ministre, députés, sénateurs…, doivent savoir que tous les calculs de la gestion du pays c’est sur Fatshi», conseille-t-il en appelant l’UDPS à l’unité : «La bible que moi je lis m’enseigne que un royaume divisé contre lui-même ne résiste jamais à l’attaque de l’ennemi. Le combat qui est arrivé aujourd’hui sur Jean-Marc Kabund, ça commençait au niveau de la maison UDPS avec nos amis et frères de Sauvons l’UDPS. J’estime que c’est maintenant le moment de la réorganisation du parti, qu’on y mette de l’ordre avant de voir comment combattre parce qu’on risque sinon de tout perdre en restant tout le monde dans son ego personnel».

  • Bendélé Ekweya té

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