Circulation routière : la RDC, trois ans sans permis de conduire, vive la mafia !

Par Nzakomba.

C’est depuis l’année 2017 que le vice-premier ministre, ministre de transports et voie de communications, José Makila, avait décrété le moratoire suspendant l’octroi de permis de conduire. «Cette mesure est prise dans la perspective de la mise en circulation imminente des permis de conduire véritablement biométriques à travers toute l’étendue de le République démocratique du Congo», mentionnait le communiqué signé le 22 septembre 2017 par José Makila. Mais trois ans déjà, on n’a toujours pas ce permis biométrique.

Cette situation, dénonce un agent de la Division provinciale de Transports, a fait perdre au Trésor public beaucoup d’argent d’autant plus que la délivrance des permis officiellement suspendue, continue de se faire en catimini par anti-datation. Logiquement, avec la décision de José Makila, au jour d’aujourd’hui, ne sont valides que les permis délivrés le 1er mai 2015 jusqu’au 21 septembre 2017, la veille de sa décision. Or, à la date de sa décision, il y avait des permis de conduire dont la durée de validité courait pour une semaine, un mois, deux mois, une année ou trois ans. Que sont devenus tous leurs détenteurs parce qu’à ce jour ils ont expiré ?

Permis De Conduire 1

Mais l’on trouvera toutes ces personnes avec des permis obtenus après le 22 septembre 2017 et généralement établis au mois de juillet et août 2017. Ces permis antidatés courent jusqu’en juillet et août 2022. Si l’on veut aujourd’hui obtenir un permis de conduire, celui-ci, évidemment antidaté, n’aura que deux ans de validité. Pourquoi avoir alors suspendu la délivrance officielle de ce document pour ouvrir la voie à la mafia et faire perdre au Trésor Public d’énormes recettes qui se dirigent maintenant dans les poches des individus ? Non sans raison, Scooprdc.net qui a posé la question à quelques agents de la division de transports, celle de savoir où va l’argent payé par les demandeurs, n’a eu comme réponse : « vous, payez seulement ce qu’on vous demande, et le reste n’est pas votre affaire».

Autre chose que le média en ligne a découvert dans ce marché très lucratif, c’est que, les prix ne sont pas les mêmes selon que la personne contactée serait de tel ou tel autre service de l’État. En clair, il y aurait même sous-traitance dans l’octroi de ce permis, au niveau d’autre ministère, pourvu qu’on ait quelqu’un au ministère de transports et voie de communication. Et ce qui étonne est de voir que 7 mois déjà qu’il est à l’Immeuble du Gouvernement (Immeuble Intelligent), le ministre des Transports ne se pose pas visiblement la question de savoir comment tous les nouveaux conducteurs formés dans les auto-écoles se retrouvent sur la voie publique avec des permis de conduire !

Qu’est-ce qui a bloqué l’émission et la délivrance des «permis de conduire véritablement biométrique» comme annoncé ? Ya José Makila qui devait répondre à cette question, se la coule malheureusement ou heureusement douce au Sénat. Mais selon les agents du Secrétariat Général de Transports et Voies de Communication, ce serait un conflit d’intérêt pécuniaire entre un membre de famille de l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila, et l’ancien ministre de Transports qui serait à la base de ce moratoire qui fait perdre à l’État Congolais de l’argent.

Cette situation occasionne aussi des tracasseries de la part des agents de circulation routière qui feignent d’ignorer que depuis bientôt trois ans, un moratoire a été décrété sur la délivrance de permis de conduire. Tracasseries qui ses terminent toujours par le paiement des «amendes» qui arrivent difficilement dans la caisse de l’Etat.

A quand alors les documents identitaires de congolais seront-ils facilement bien disponibles ? Le passeport à un prix prohibitif, la carte d’identité inexistante, maintenant c’est le permis de conduire qui, sous d’autres cieux, remplace valablement une carte d’identité, qui pose également problème. Au gouvernement d’y penser, parce que d’ici le 22 septembre 2022, même les permis de conduire antidatés n’auront plus de place. Or, les conducteurs sur la voie sans ce document, ressemblent à des délinquants sur la route, surtout en cas d’accident.

  • Bendélé Ekweya té

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