Par Ben Lévi.
Une nouvelle analyse apportée par le député Claudel-André Lubaya ce lundi 1er juin, vient de renforcer l’analyse faite par Scooprdc.net au début du mois de mai, dans son article : « construction d’une nouvelle aérogare à l’aéroport de N’djili : deux ans après, rien », où le média en ligne mettait à nu les dysfonctionnement, mieux, la léthargie et le flou qui entourent l’exécution de travaux de cet édifice public qui coûte près de 355 millions USD à la RDC.
Aux dernières nouvelles, le député André Claudel Lubaya a relancé le débat et le bon, en dénonçant une gestion peu orthodoxe de responsables, allant du ministère des transports jusqu’à la Régie de Voies Aérienne (RVA). L’on apprend par exemple que le ministre des transports a annoncé que 90% de revenus du GO-PASS serviront à financer le remboursement de la créance due à EXIM Bank of China, de l’ordre de 555.364.446 USD. Cette créance avait été contractée pour la modernisation si pas la construction des nouvelles aérogares de N’djili à Kinshasa et de la Loano à Lubumbashi. Mais curieusement jusqu’à ce jour à part la maquette en 3D et la cérémonie de la pose de la première pierre, n’est fait. Après l’article de Scooprdc.net du 2 mai dernier, critiquant la léthargie dans ce dossier, un semblant de reportage a été balancé sur la RNTC où les ingénieurs sur le lieu faisaient allusion aux travaux du compactage du sol et ce, deux ans durant !
Tout près de la RDC, dit le député élu de Kananga, le Congo-Brazzaville n’a dépensé que 170 millions USD pour se construire une aérogare à deux modules, équipée de sept passerelles télescopiques en plus d’une piste capables d’accueillir des avions de types B-747 et A-380. En dépit d’une créance aussi excessive qu’onéreuse, fait remarquer Lubaya Claudel, les travaux de cette nouvelle aérogare se sont jusqu’ici limités à la production de la maquette, la diffusion de la cérémonie de la pose de la première pierre et le compactage hypothétique du sol, qui auraient déjà englouti 20 millions USD, selon le ministre de tutelle.
« Les révélations du ministre des transports sont tellement graves qu’elles imposent une enquête urgente, impartiale et transparente, par une institution indépendante, afin de faire toute la lumière et établir les responsabilités sur l’utilisation des sommes perçues auprès d’EXIM-Bank. Les personnes impliquées doivent être poursuivies en justice et en attendant les conclusions de l’enquête, des mesures conservatoires doivent être prises à leur encontre », martèle l’ancien gouverneur de Kananga.
A la lumière de cette dénonciation du député-ancien gouverneur de l’ancien Kasaï occidental, il s’avère qu’un audit sérieux sera le bienvenu, car demander aux congolais de rembourser une créance de plus de 550 millions USD avec les recettes provenant de GO-PASS, alors que cette créance n’a jamais servi à la construction de l’aérogare, mais ont, bien au contraire, pris une destination inconnue, dit le président de UDA-Originelle, est injuste. Cette interpellation du député Lubaya constitue en soi une dénonciation que le Parquet Général près la Cour d’Appel pourrait s’en saisir d’office. Les acteurs autour de ce dossier de l’aérogare de l’aéroport de N’djili sont connus : le ministère des transports sous José Makila, la RVA toujours avec Abdallah Bilenge et EXIM-Bank of China aussi controversée dans les contrats dit chinois avec la RDC.