(Tribune de Victor Tesongo)
Depuis l’annonce du Chef de l’Etat d’instaurer un véritable Etat de droit, notre pays traverse une crise profonde qui risque de faire douter de la volonté de certains acteurs étatiques de relever ce noble défi qui vise non seulement l’effectivité du respect de la loi par tous, mais aussi sa primauté sur les caprices politiciens et sur la volonté personnelle de ceux qui sont censés la faire respecter.
L’on assiste de plus en plus à des procédures cavalières où plusieurs dossiers commencent à être gérés selon les humeurs et attentes personnelles de certains magistrats soumis à des pressions politiques de tout genre, faisant ainsi de la Justice un instrument au service des ambitions politiques. Pour cela, certaines étapes judiciaires substantielles sont fondamentalement ou volontairement violées au grand dam de toute la Communauté.
Sans compter le nombre croissant et inquiétant des procès purement politiques, le plus récent exemple d’une justice injuste est l’interpellation d’un Honorable Député national, M. Jean–Jacques MAMBA, arrêté comme un vulgaire voleur à son propre domicile dans une tenue qui reste à désirer et conduit manu militari devant le magistrat puis déféré devant un juge pour « flagrance » avec comme grief le faux et usage de faux alors que l’évènement ne relève pas de l’instant présent.
Cette œuvre d’humiliation, apparemment préméditée, s’ajoute aux multiples pratiques politico-judiciaires qui appellent une profonde remise en question de certaines interpellations judiciaires. C’est le cas aussi de la multiplication et la persistance de l’interpellation déstabilisatrice de certains Directeurs Généraux dont celui de l’OGEFREM qui, visiblement et selon divers témoignages, fait l’objet d’une cabale politique alors que les faits prétendument lui reprochés sont à tout point de vue imaginaires.
LE COLLECTIF s’interroge sur la vraie identité de la justice congolaise lorsque celui qui est censé faire respecter la loi ne la respecte pas lui-même ou la viole profondément.
Sommes-nous toujours dans la philosophie de l’instauration d’un véritable Etat de droit ou dans celle d’un Etat où les Politiciens véreux profitent de leur position en utilisant le droit et la Justice pour régler les comptes à leurs adversaires et à certains compatriotes qui leur font ombrage ?
Pour ne pas laisser les animateurs des organes de justice installer une justice qui insécurise les citoyens par la violation manifeste des textes et par des interpellations spectaculaires, LE COLLECTIF tire la sonnette d’alarme et interpelle :
1. le Magistrat suprême, garant du bon fonctionnement des institutions, Chef de l’Etat, pour qu’il mette tout en œuvre afin d’arrêter cette hémorragie judiciaire qui risque de faire tache d’huile sur ses ambitions d’installer un véritable Etat. En effet, dans un Etat qui se veut démocratique, le pouvoir doit être capable d’arrêter le pouvoir, sinon c’est l’anarchie totale qui risque de pousser à l’exacerbation populaire susceptible de freiner l’élan démocratique et l’émergence de notre chère Nation qui ne veut plus être la risée des autres ;
2. le Conseiller supérieur de la magistrature afin de réprimander les magistrats qui, par abus d’Autorité et sans désemparer, violent le serment qui les invite à respecter et à faire respecter les lois de notre pays. Nous rappelons que dans un Etat de droit, NUL ne doit prendre la loi en otage car celle-ci est impérativement au-dessus de tous et réglemente, de façon impersonnelle, la vie nationale pour le bien-être de toute la Communauté ;
3. le Vice Premier Ministre de la Justice et garde de sceaux afin de renforcer sa collaboration avec les organes de Justice et assainir leur fonctionnement, en particulier le Parquet près la Cour de Cassation qui, depuis un temps, s’illustre dans des procédures insolites contre des Hauts cadres du Pays. En intervalle d’un mois, on aura lu et suivi Son Excellence, Monsieur le Vice Premier Ministre de justice qui, dans ses récentes adresses au sujet notamment de l’interpellation du DG de l’OGEFREM, rappelait au Procureur Général du Parquet près la Cour de Cassation le respect de compétence et de procédure conformément à l’article 153 de la Constitution. Pas plus tard que ce samedi 23 mai 2020, Son Excellence Jeanine MABUNDA, Présidente de la Chambre basse du Parlement, demandait à ce même Procureur la suspension des poursuites contre l’Honorable Jean Jacques MAMBA interpellé manu militari en violation flagrante de l’article 107 al 4 de la Constitution et 101 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale. Si rien n’est fait pour revenir à la normal, toutes ces interpellations risquent de laisser croire à une complaisance judiciaire ou à un « laisser-aller/laisser-faire » issue d’une permission tacite, mieux occulte, accordée au Parquet près la Cour de Cassation par les Hautes Instances du Pays pour passer outre les dispositions pertinentes de la Constitution en matière d’interpellation judiciaire ;
Enfin, LE COLLECTIF, met en garde tous les politiciens véreux qui, pour servir leurs intérêts personnels, versent sans vergogne dans des cabales à grande échelle et diverses pratiques malsaines susceptibles de faire échec à l’avènement de l’Etat de droit longtemps recherché par le peuple congolais et voulu par le Chef de l’Etat. Ce dernier, a-t-on retenu de son combat politique, prône haut et fort « LE PEUPLE D’ABORD » en adéquation avec les principes démocratiques du pouvoir au peuple, par le peuple et POUR LE PEUPLE.
C’est en cela que LE COLLECTIF reste vigilant et appelle à la mobilisation populaire totale dans la défense de droits des congolais pour que le pouvoir, particulièrement judiciaire, ne verse pas dans des abus politiques et être utilisé contre LE PEUPLE.
UNE BONNE ADMINISTRATION DE LA JUSTICE ELEVE UNE NATION ; EVEIL PATRIOTIQUE OBLIGE.
NOUS VOUS REMERCIONS.