Par Nzakomba.
La nouvelle du décès ce mercredi 27 mai du juge Raphaël Yanyi Ovungu, président de la chambre foraine qui siège dans le procès qui oppose le prévenu Vital Kamerhe et consorts à la République Démocratique du Congo, a fait l’effet d’une bombe dans l’opinion congolaise de tout bord. Comme souvent dans pareille circonstance, la toile s’est déchaînée en commentaire et certains analystes non négligeables ont également donné leurs appréhensions sur cette mort particulière. Un nom dans le collimateur des internautes : Vital Kamerhe qui par inadvertance avait menacé d’allumer le feu quand la partie civile a demandé que sa femme Hamida Shatur et sa fille Soyara Mpiana comparaissent à la prochaine audience.
Si certains internautes exigent une autopsie sérieuse, avant l’inhumation du juge, estimant qu’il serait victime d’un empoisonnement, d’autres ne vont pas par le dos de la cuillère pour indexer le président de l’UNC et directeur de cabinet du président de la république en conflit avec la loi d’avoir exécuter sa menace. Un avocat habitué des méandres du monde judiciaire de la RDC ayant fait son analyse, épouse les deux hypothèses. Pour lui, le juge Raphaël Yanyi qui faisait l’objet de pressions et qui était resté ferme, pouvait facilement être la cible de ceux qui voudraient bien le voir être remplacé de la composition.
Non sans raison, la thèse de ce juriste qui semble fou est soutenu par le fait que Scooprdc.net apprend qu’un avocat proche de l’un des accusés avait reçu 500 mille USD pour faire «raisonner» les juges en vue d’octroyer à son client la liberté provisoire. Devant le refus des juges, la thèse de vouloir écarter le plus coriace d’entre eux était plausible. D’après ce juriste, c’est souvent l’indisponibilité du juge ou sa récusation qui peuvent soutenir cette thèse. Or, dit-il, telles que les choses se présentaient, il n’y avait pas une brèche pour la récusation.
L’avocat remarque qu’il est trop facile de considérer que le juge avait de soucis de santé l’ayant conduit à la mort, au regard des éléments et certains faits qui semblent corroborer la thèse du complot. Ce complot, dit-il, pouvait constituer à ce que le juge soit remplacé par quelqu’un de flexible au goût de la défense. Il n’est pas à exclure, insiste t-il, que le juge soit aussi empoisonné non pas pour mettre en danger sa vie, mais juste pour le rendre incapable de poursuivre l’instruction, et du coup le remplacer par un autre favorable à la défense. Mais les choses se seraient passé autrement.
Contacté par Scooprdc.net , un membre de famille du juge Yanyi affirme au média en ligne que le juge est sorti le mardi matin comme d’habitude et s’était rendu à son office de travail. A son retour vers 16h00, il paraissait fatigué, ce qui selon lui, était normal pour quelqu’un qui revenait du travail. Mais c’est autour de 22h00′ que son état de santé s’est détérioré. Amené au Centre Nganda, il n’a pas été aussitôt pris en charge par l’équipe trouvée sur le lieu, qui s’est livrée au cérémonial du Coronavirus avant de le toucher. Tout ce temps perdu l’a conduit à la mort.
Mais c’est qui est curieux dans sa description de faits, il dit qu’aussitôt décédé, le corps de son frère s’est transformé. Son ventre s’est vite ballonné et se corps a noirci, a t-il dit à Scooprdc.net en soupçonnant aussi l’empoisonnement, d’autant plus que le juge a vomi avant d’être acheminé à l’hôpital. Ce soupçon d’empoisonnement a poussé le parquet général près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe de requérir un médecin légiste de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex-Maman Yemo), pour qu’une autopsie soit pratiquée sur la dépouille du juge décédé.
A Vital Kamerhe, beaucoup conseillent vivement de laisser beaucoup la parole à ses avocats pour éviter d’être beurré comme c’est le cas à cause de ses propos sous colère d’allumer le feu au cas où sa femme Hamida serait invitée à témoigner à la prochaine audience. En effet, en deux sorties dans les audiences, il est reproché à V.K. de vouloir apparaître devant les juges, non seulement comme un savant qui connaît tout, en se dépassant de ses avocats alors qu’il s’enfonce, mais aussi comme un intimidateur du tribunal. Ce qui joue à sa défaveur parce que là il a sur son dos la mort du juge Yanyi. Notre bouche-là peut nous tuer, préviennent souvent les ouest-africains.