Par Ginno Lungabu.
«Lorsque vous avez un problème un cochon, ne prenez pas le sanglier pour témoin parce qu’il sont de la même famille». Cet adage se contextualise avec la situation tumultueuse qui prévaut à l’Assemblée nationale au sujet de la pétition de déchéance contre le premier vice-président Jean-Marc Kabund du bureau de cette chambre basse, et ayant conduit à l’arrestation samedi 23 mai dans la matinée du député national Jean-Jacques Mamba au Parquet près la Cour de cassation. En effet, comme un seul homme, les députés nationaux, toute tendance confondue, se sont levés pour dire à haute voix NON à l’abus du pouvoir du premier avocat général Bernard Mikobi de la Cour de cassation. C’était à l’issue de la réunion en urgence de la Conférence de présidents des groupes parlementaires élargie aux présidents des commissions.
Pour le rapporteur de l’Assemblée nationale, Célestin Musao Kalombo qui a fait le briefing de cette réunion, les institutions doivent fonctionner dans toute la courtoisie et dans le respect des textes qui organisent les institutions de la république. «Pour que la démocratie se consolide dans notre pays, il faut que les uns et les autres, les responsables à tous les niveaux, respectent les prescrits de la constitution. Si cette arrestation est intervenue sans que les immunités ne soient levées, les membres de la Conférence de présidents ont soupçonné qu’il s’agissait d’une certaine pression que subirait la justice. Or, la Justice ne doit pas être un instrument utilisé pour faire taire les citoyens de la République Démocratique du Congo, y compris les députés couverts des immunités», a déclaré le rapporteur de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, dans leur déclaration commune, les présidents des groupes parlementaires y compris l’UDPS et alliés, estiment, toute en rejetant la thèse de flagrance, que cette arrestation du député Jean-Jacques Mamba constitue une désolation pour leur chambre et viole de manière intentionnelle le droit garanti aux députés nationaux. «Devant cette détention et arrestation arbitraires, nous, députés nationaux, toutes tendances confondues, exigeons la relaxation pure et simple et la suspension des poursuites de l’honorable Jean-Jacques Mamba. Cette arrestation illégale jette le discrédit sur notre magistrature dont les nouveaux acteurs devraient refléter le renouveau tant vanté par une praxis nouvelle et non pas par des pratiques injustes», ont déclaré sur un ton de colère les présidents des groupes parlementaires, en exigeant des excuses des instances responsables de cette arrestation.
Ils ont en outre rappelé que l’équilibre et la séparation du pouvoir sont un principe sacro-saint de la démocratie moderne qui doit être respecté pour la bonne santé du pays. Quant au litige à l’Assemblée nationale, ils ont demandé au Comité de sages de s’y pencher rapidement. Là, le député de seconde main et trouble-fête, Simon Mpiana, qui a renié sa signature sur la pétition et porté plainte contre Jean-Jacques Mamba pour usage de faux et faux en écriture au Parquet près la Cour de cassation, pourra être confondu par des députés témoins qui l’ont vu signer cette pétition de sa propre main.