Par Ben Levi.
Le député national UNC Simon Mpiana Ntumba a, ce lundi 18 mai, adressé une lettre de protestation auprès de la Présidente de l’Assemblée Nationale Jeanine Mabunda, et porté plainte auprès du procureur près la Cour de cassation, pour dénoncer le faux en écriture et usage de faux contre son collègue Jean-Jacques Mamba (MLC), auteur de la pétition pour la déchéance de Jean-Marc Kabund. En effet, le député UNC du Kasaï central (NDLR : premier suppléant ayant remplacé John Ntumba, ministre de la Formation professionnelle qui a maille avec la justice), nie avoir signé cette pétition et accuse l’élu MLC de la Lukunga de faux en écriture pour, suppose t-il, avoir mis son nom sur la liste des signataires pétitionnaires.
Pour lui, son nom c’est Simon Mpiana Ntumba et non Mpiana Simon comme mentionné dans la pétition et que la signature qui s’y trouve n’est pas la sienne. Mais le député MLC soutient avec sérénité que l’UNC Simon Mpiana a signé cette pétition devant des témoins. «Je confirme ici que mon collègue a signé lui-même en présence d’autres collègues qui peuvent témoigner. Nos politiciens doivent apprendre à s’assumer », a déclaré Jean-Jacques Mamba à Actualité.cd, se disant patient et perspicace en attendant la plénière.
Cette querelle a appelé un débat juridique : Mpiana Simon n’étant pas Simon Mpiana Ntumba, comment est-il possible que Simon Mpiana Ntumba porte plainte contre Jean-Jacques Mamba qui était censé avoir à faire avec Mpiana Simon ? Simon Mpiana Ntumba n’ayant pas intérêt dans cette démarche, comment se permet-il de poursuivre l’initiateur de la motion pour faux en écriture ! Le risque est très grand que la supercherie soit démasquée, car certains députés signataires de la pétition sont prêts à témoigner contre ceux qui ont signé et tentent à la manière «Pprdienne», de renier leur signature.
Non sans raison, le scénario livré par le député UNC après que la direction de son parti a appelé au soutien envers le premier vice-président du bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, visé par une motion de déchéance, rappelle la deuxième législature où les députés de la Majorité présidentielle (MP) sous l’impulsion du PPRD, se livraient à ce genre des spectacles indignes. L’ancienne majorité présidentielle avait habitué les congolais à ce genre de coup foireux où lorsqu’une motion était en voie d’être votée, certains députés bien connus se distinguaient dans le retrait de leurs signatures, et annulaient systématiquement la démarche des élus. Tout ça sentait le monnayage.
C’est fort possible que cela puisse être le cas avec l’UNC Simon Mpiana, qui a attendu que la notification de Jean-Marc Kabund par la présidente Mabunda se fasse, pour sortir, protester et finalement concrétiser sa menace par une plainte contre J.J Mamba au parquet général près la Cour de cassation. Comme si l’affaire était boutiquée d’avance, Simon Mpiana ne se limite pas dans sa plainte à exposer les faits, mais il prend même la place de l’organe de la loi en qualifiant déjà l’infraction qu’aurait commis Mamba en y apportant des orientations dans le code pénal, sur les possibles sanctions qu’encourt l’élu du MLC. Cette spontanéité dans la correspondance adressée à Jeanine Mabunda suivie de la plainte à la Cour de cassation, laisse entrevoir un coup préparé par les officines de Kabund, pour contrer la démarche de Jean Jacques Mamba.
Dossier à suivre!