Par Nzakomba.
L’ouverture du procès qui oppose la RDC à Vital Kamerhe, Muhima Ntole et Samih Jammal pour détournement des deniers publics, a eu lieu ce lundi 11 mai à la prison centrale de Makala où les avocats de la défense, précisément ceux du directeur de cabinet du chef de l’État Kamerhe et du sujet libanais Samih Jammal ont d’entrée de jeux demandé la mise en liberté provisoire de leurs clients, en plus de solliciter un renvoi au regard du manque de pièces du dossier qu’ils ont imputé au parquet. Renvoi accordé par le tribunal, mais quant à la liberté provisoire, le tribunal a décidé de siéger en chambre de conseil après la levée de la séance.
Mais le fait du jour reste ce que d’aucuns qualifient de premier mensonge sous serment de Vital Kamerhe et son co-accusé Samih Jammal devant la cour. Non sans raison, car tout le monde qui a suivi le déroulement du procès à la télévision comme souhaité par les kamerhiens et kamerhistes, a vu d’abord Samih Jammal nier à mort à la saint Pierre connaître V.K. A son tour, le «pacificateur jusqu’au bout» a nié connaître le vieil opérateur économique.
Une stratégie de défense très défavorable pour V.K. qui se contredit parce que la question du juge est simple : connaissez-vous M. Samih Jammal. Réponse : le connaître ! je vais le connaître à quel titre ? et après il reconnaît que tous les opérateurs économiques et prestataires des services sont passés devant la Commission dont il faisait partie. Donc, il appert clairement que V.K connaît le libanais mais a fait trop de dilatoires dans un langage arrogant pour vexer le tribunal et visiblement orienter ce procès sur le terrain politique.
Le mensonge de V.K. est d’autant plus grave qu’à l’époque où il fut président de l’Assemblée nationale, qu’il puisse connaître les 500 députés par leurs visages et leurs noms mais qu’il ignore maintenant moins de 5 prestataires à qui le gouvernement congolais a accordé sous sa supervision des marchés en millions USD. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication n’étant pas de son côté, ses détracteurs ont vite balancé des photos dans les réseaux sociaux où, non seulement on le voit, lui-même V.K à côté du libanais, mais aussi son neveu de tous les coups, Dan Massaro, d’ailleurs en fuite, en train d’accompagner le libanais et ses accompagnateurs au Palais de la Nation vers le bureau de son oncle.
Comment celui qu’il ne connaît pas puisse lui offrir une parcelle dans la concession Utexafrica ? Et sur la photo le jour de la cession des documents et changement de certificat d’enregistrement, l’on voit Jammal, Soraya Mpiana et Daniel Nkingi‘Daniel Massaro’ chez le conservateur des titres immobiliers. Donc, c’est un V.K, visiblement énervé, confus et déterminé à ne pas couler à tout prix seul que l’on a vu à la télévision. Sa déclaration le confirme : «personnellement je suis un intellectuel, et je sais que devant pareille situation tout peut arriver. Et donc il faut absolument que nous ayons tous les éléments aujourd’hui en possession du ministère public, pour nous préparer à l’étape de la vérité pour le peuple congolais, car la justice et la vérité riment ensemble. Nous ne sommes pas là pour amuser la galerie. J’ai une grande fonction à remplir, j’ai toute la notoriété pour remplir cette fonction, j’ai donc le devoir de me comporter en homme d’état dans la vérité d’honorer notre justice. Ça c’est une demande avant de répondre aux questions spécifiques», a-t-il dit aux juges.
Rendez-vous est donc pris dans deux semaines, soit le 25 mai pour espérer voir le procès toucher au fond du dossier. Mais déjà à la cité, les avis sont partagés entre les uns et les autres. Entre Ceux qui parlent droit et ceux qui parlent politique. Entre ceux qui sont fanatiques et ceux qui estiment être cohérents dans leur raisonnement.