Médias : la journaliste Christine Tshibuyi échappe à l’enlèvement d’un commando du gouverneur Jean Maweja

Georges Ilunga.

Le journaliste Christine Tshibuyi d’Actualité.cd a échappé, la nuit de ce samedi 09 mai, à un enlèvement par quatre militaires arborant la tenue de la Garde républicaine. Selon la journaliste, cet incident est intervenu après qu’elle a essuyé des injures et menaces émanant du cabinet du gouverneur du Kasaï Oriental, Jean Maweja, de suite de son article publié le même samedi dans la journée sur l’agression qu’ont connu deux journalistes de Mbuji-Mayi de la part des proches du gouverneur (lire l’article d’actualite.cd : «Kasaï oriental : deux journalistes copieusement tabassés à Mbuji-Mayi par les ‘’proches’’ du gouverneur Maweja).

Ces injures et médisance envers Actualité.cd, Scooprdc.net les découvre dans le communiqué de la cellule de communication du gouverneur Jean Maweja pour démentir l’agression dénoncée. La cellule du gouverneur nie n’avoir pas été contactée par la journaliste et la traite de menteuse impardonnable. Or, c’est sans ignorer que les journalistes avertis enregistrent toujours leurs appels avec les correspondants. La preuve réfutable est là : l’élément sonore de conversation téléphonique entre la journaliste et l’un des collaborateurs tel que relaté dans l’article.

«Après les injures et menaces reçues dans la journée, le soir je me suis rendue chez mon confrère Pascal Mulengwa de RFI qui habite le même quartier que moi. La pluie m’a surprise chez lui. Je lui ai fait part des menaces et injures téléphoniques que j’ai reçues des proches du gouverneur Maweja. Lorsque je quitte chez lui vers 23 heures, j’aperçois qu’il y avait un véhicule, un Ketch qui me suivait. Le réflexe m’a poussé de ne pas m’arrêter chez moi pour éviter un désagrément le temps que l’on m’ouvre le portail. Je me suis dit que je cherche secours auprès des policiers qui font la garde chez l’inspecteur général de la police, le général Raüs qui habite aussi dans mon quartier. Mais arrivée devant chez lui, il n’y avait aucun policier dehors à cause de la pluie qu venait de terminer. C’est à ce moment-là que je me suis résolue de foncer vers Kintambo-Magasin et cette voiture me filait toujours. Dans la panique d’appeler au téléphone pour chercher secours pendant que je conduisais en même temps, j’ai perdu le contrôle du volant et je suis allée finir la course dans un mur», relate Christine Tshibuyi à Scooprdc.net.

Et de continuer : «Heureusement pour moi, quand je me battais pour sortir du véhicule, un policier de garde de la parcelle voisine est venu à mon secours. C’est pendant ce temps que surgit la voiture Ketch. J’ai entendu l’un d’eux crier: ‘’excellence, nous l’avons eue’’. Ses quatre occupants m’ont réclamée au policier pour qu’ils m’amènent à l’hôpital. J’ai protesté pour dire au policier que je ne les connaissais pas et qu’ils étaient en train de me filer. A voir comment ils insistaient, le policier leur a demandé quel était leur intérêt puisque moi je refusais leur service. Ils ont créé l’incompréhension avec le policier qu’ils menaçaient. Heureusement que d’autres policiers de garde sont sortis. Pascal Mulengwa que j’avais appelé au téléphone est vite arrivé. Lorsqu’ils l’ont vu ils se sont davantage énervés. Finalement, ils ont décidé de m’amener au sous-commissariat de la police à Kintambo-Magasin. Là, quand on leur demande leurs identités, ils s’énervent, menacent l’OPJ en brandissant leur qualité de gardes républicains. C’est à ce moment-là que l’OPJ leur a dit qu’il ne me laissera pas partir avec eux. Devant la fermeté de l’OPJ, ils sont partis en le menaçant».

Si le gouverneur Maweja est cité, c’est parce que, non seulement que cette tentative d’enlèvement s’est produite quelques heures après les menaces et injures de ses proches envers la journaliste, mais également que ceux qui voulaient l’enlever ont crié «excellence, nous l’avons eue». De quelle Excellence s’agissait-il ? Il y a rapprochement qui ne fait aucun doute.

  • Bendélé Ekweya té

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