Megestion de la RVA : le DG Abdallah Bilenge s’accuse-t-il ?

Par Owandi.

Pendant que le président de la République a instruit, lundi 4 mai dernier, le vice-premier ministre et ministre de la justice de diligenter une enquête judiciaire sur la gestion de la Régie de Voies Aériennes (RVA), incapable de s’acquitter de son devoir de payer les salaires de son personnel sous prétexte des effets du Coronavirus (lire l’article de Scooprdc.net : paiement des salaires d’avril à la RVA : l’Intersyndicale somme le DG Abdallah Bilenge), la direction de cette entreprise vient, dans un article de presse visiblement commandé, d’annoncer un manque à gagner réalisé pour les mois de mars et avril de 23.215.764USD. C’est à l’issue d’une réunion, dit l’article, avec la délégation syndicale de l’entreprise.

«Au terme de cette réunion, les deux parties ont convenu d’adresser un mémo à l’Etat propriétaire de l’entreprise, afin de lui demander de venir en aide à la RVA qui fait actuellement face à des graves difficultés financières suite aux mesures prises contre covid-19», peut-on lire dans cet article.

Est-ce une fuite en avant en complicité avec la délégation syndicale interne qui contre visiblement l’action de l’Intersyndicale, pour se justifier devant la commission d’enquête qui arrive ? Possible, seulement la direction de la RVA semble s’accuser. Alors qu’elle se lamente sur la production jusqu’à faire croire que l’entreprise est un canard boiteux, elle annonce publiquement avoir réalisé un manque à gagner de près de 23.500.000USD. Simple calcul fait, la RVA réalise mensuellement une moyenne des recettes de 10 millions USD. Si l’on reste dans la logique de la législation en matière du travail et de la comptabilité de sociétés qui exige que la masse salariale ne peut dépasser 30% du chiffre d’affaires, normalement 3,5 millions devraient être consacrés au paiement de salaires bruts. Car en réalité, certaines charges sociales et impôts sont déduit de ce salaire brut (IPR, CNSS, SYNDICAT). Y ajouter les frais de fonctionnement et autres charges, l’on peut arriver à 5 millions. Même dans l’hypothèse que l’entreprise rembourse mensuellement les crédits bancaires, dans les 5 millions restants, il peut, si le management est correctement bon, y avoir une quotité d’au moins 2 millions à épargner.

Mais selon certaines informations parvenues à Scooprdc.net, les dirigeants de la RVA justifieraient le déséquilibre financier qui met mal à l’aise l’entreprise dans son fonctionnement par les charges du personnel qui engloutiraient une grande partie des recettes réalisées. L’on parle de la pléthore de travailleurs. S’il est alors vrai qu’il y a pléthore à la RVA, cela s’appelle «absence de management» qui s’apparente à la mégestion. Sans faire appel aux experts en gestion d’entreprise ou en management, le bon sens même trouve incohérent la plainte des dirigeants de cette société, pourtant viable. Avoir une pléthore au niveau du personnel équivaut à dire qu’il y a chômage déguisé au sein de l’entreprise. C’est-à-dire qu’il y a de gens qui sont payés sans travailler.

C’est cette situation qui avait poussé l’Intersyndicale dans sa lettre adressée au DG de la RVA à lui demander : «…croirions-nous que vous avez durant huit ans navigué à vue et géré la société sans qu’elle ne dispose de la moindre réserve prévue pour faire face à pareille circonstance au point de la plonger aujourd’hui dans ce qui s’apparente carrément à une banqueroute ?». Non sans raison, si la politique de réserve était d’application, la RVA aurait épargné au moins 20 millions USD chaque année. Ce qui aurait fait en huit ans de gestion d’Abdallah Bilenge, au moins 160 millions USD de réserve en banque. Mais hélas !

  • Bendélé Ekweya té

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