Fonction publique : une mise en place juste de secrétaires généraux attendue !

Par G.R.T. (correspondance particulière).

Après le ping-pong épistolaire entre la Présidence de la République, le Ministère de la Fonction Publique et la Primature au sujet de la mise en place de secrétaires généraux de l’Administration publique en République Démocratique du CONGO, d’aucuns estiment qu’il y a lieu de procéder à une mise place juste loin de tout clientélisme, mais basé sur la méritocratie issue du concours organisé.

En effet, pour rappel, tout avait commencé par la lettre n° 1400/ME/MIN.FP/2017 du 1er décembre 2017 du Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction publique, Michel Bongongo, adressée aux Secrétaires Généraux intérimaires, Directeurs nommés par Ordonnance et Directeurs commissionnés depuis au moins trois ans, en vue de participer à la formation et au concours pour la promotion au grade de Secrétaire Général de l’Administration publique.

Cette initiative, du reste prise par le Président de la République, Chef de l’Etat, Joseph Kabila à l’époque, avait été motivée par le souci de rationaliser la promotion au grade de secrétaire général de l’Administration publique suite à de nombreuses irrégularités constatées dans les mises en place antérieures dont la plupart étaient faites par des Ministres sectoriels en lieu et place de celui attitré.

Cependant, loin de faire l’unanimité, elle avait soulevé un tollé finalement tu par l’arrêt de la Cour Suprême de justice, siégeant comme Cour Constitutionnelle qui avait reconnu le caractère légal de ce concours. Ainsi, sur près de 1800 candidatures enregistrées, le SENAREC, chargé de réceptionner et d’examiner les dossiers de candidatures, avait retenu 219 après analyse minutieuse des dossiers déposés par les postulants, notamment les Secrétaires Généraux intérimaires, les Directeurs nommés par Ordonnance ainsi que les Directeurs commissionnés depuis au moins trois ans. Des 219 candidats retenus, 210 avaient pris part à la formation et 209 au concours suite au décès d’un candidat la veille de l’évaluation.

Le CADICEC-UNIAPAC Congo, recruté par le Gouvernement congolais suite à sa longue expérience et son sérieux, avait transmis le tableau des résultats à qui de droit au mois de septembre 2018. Il s’est suivi la signature des deux Ordonnances nos 18/143 et 18/143 B, toutes du 27 décembre 2018  portant nomination des agents de carrière des services publics de l’Etat au grade et à la fonction de secrétaire général de l’Administration publique.

Malheureusement, il y a lieu de constater, à la lecture du tableau de résultats rendu public par CADICEC -UNIAPAC Congo, une sélection faite, non sur base de la méritocratie, mieux de l’ordre de réussite, mais plutôt sur celle d’on ne sait quel critère, en mettant de côté certains candidats mieux placés au profit de ceux qui avaient obtenu moins de points qu’eux.

Ce sont donc, pour la plupart, ceux-là qui figurent sur l’Ordonnance n° 18/143. Le reste, qualifié de «poids mouche», car n’ayant personne pour les soutenir, a été versé dans l’Ordonnance n° 18/143 B qui serait qualifiée aujourd’hui de fausse, et cela seize mois après publication au Journal Officiel.

Ainsi, des informations en notre possession renseignent que seule l’Ordonnance n° 18/143 serait prise en compte pour la mise en place en préparation au niveau des deux Institutions de la République, à savoir la Présidence et le Gouvernement. Cette injustice administrative au niveau du gouvernement, soulève deux préoccupations majeures. Primo, sur quels critères objectifs s’est fondé le proposant de ces Ordonnances, en taillant sur mesure la première qu’on dit être « la vraie » alors qu’il est de notoriété publique qu’un concours est organisé pour en prendre les meilleurs !

Secundo, en quoi ces pauvres messieurs et dames sont-ils responsables de la « fausseté », si fausseté il y a, de l’acte les nommant au grade et à la fonction de secrétaire général de l’Administration publique ? Il y a certainement eu, au regard de ce qui précède, une préméditation et donc une pré nomination qu’on a concrétisée par l’Ordonnance n° 18/143 et contenter « les poids mouche » par l’Ordonnance n° 18/143 B (voir tableau de répartition dans les ordonnances de nomination). Est-il correct ou logique d’avoir procédé tel que décrit ci-haut ?

La Présidence de la République et le Gouvernement sont devant un cas de conscience et de responsabilité historique dans cette saga. Ils sont devant l’épreuve de bon sens, eux qui disent avoir fait rapporter l’arrêté querellé de Madame la Ministre de la Fonction publique en vue de PRESERVER LA PAIX SOCIALE AU SEIN DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE.

L’on observe que l’Ordonnance 18/143 B modifie, mais ne complète pas la 18/143 et abolit toutes les dispositions antérieures contraires. Lesquelles ? en toute logique, le tableau de CADICEC devient, pour la Présidence et le Gouvernement, le document de référence ultime et véridique pour faire la véritable paix sociale au sein de l’Administration publique. Ce document est le seul qui permettra de démêler les montages sordides qui ont présidé à l’élaboration de ces Ordonnances en contradiction du principe d’un concours qui est fondé sur le classement en ordre utile. Cela éviterait de faire injustement mal aux gens sans soutien politique, celles qui ne doivent leur nomination qu’à leurs têtes et leur expérience dans le métier. La véritable paix sociale au sein de l’administration publique ne pourra être effective que si l’on prend en compte ce qui suit : 1. Le maintient de ces deux ordonnances;
2. L’affectation dans des secrétariats généraux des candidats qui ont obtenu plus des points; 3. L’affectation du reste dans une structure rattachée au ministre de la fonction publique.

Ci-après pour s’en convaincre, les résultats de 47 premiers lauréats tels que publiés par CADICEC-UNIAPAC qui a évalué les candidats, dont 13 ne figurent pas sur la première ordonnance qualifiée de « vraie » :

Fonction Publique 1

Fonction Publique 2

  • Bendélé Ekweya té

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