Par Nzakomba.
Dans un article de presse visiblement commandé par des officines proches du président du sénat Alexis Thambwe Mwamba, on peut lire avec regret que : « tout ce débat franc, vif et parfois passionné, commentent certains analystes, est à mettre sur le compte de l’apprentissage de la démocratie grandissante de notre pays », allusion faite aux propos désobligeants et peu courtois tenus par le président du Sénat vis-à-vis de la sénatrice Bijoux Goya qu’il a traitée d’incompétente et de moralité douteuse en pleine séance plénière.
Aussi immoral que cela puisse paraître, l’insulteur a toujours le culot de justifier son égarement de la sorte sans la moindre demande d’excuses. Visiblement, l’homme reste atypiquement égal à lui-même. Champion de l’injure facile, Alexis Thambwe traîne un palmarès riche dans ce domaine. Tenez, en 1998 alors qu’il était un rebelle du RCD, il déclara à la population de Kindu : «si vous n’acceptez pas le RCD et les rwandais, nous allons raser la ville de Kindu et en faire un champ de café».
En 2006, toujours à la population de Kindu en meeting électoral, il tacla un adversaire : «pourquoi allez-vous voter pour quelqu’un comme Raphaël Luhulu dont la maison n’est qu’un nid d’oiseau ?».
En 2017, invité à la rentrée judiciaire par la Conseil Supérieur de la Magistrature, il vilipenda à haute voix les hommes en toges noires : «les magistrats congolais n’ont en tête que les 3V : villa, voiture et veste».
Toujours en 2017, alors que les évasions étaient devenues monnaie courante dans les prisons, ATM s’en prit aux détracteurs du gouvernement : «tous ceux qui pensent que l’évasion des prisonniers à Makala est une mascarade sont des idiots».
En 2018, lors d’une tripartite CNSA-Gouvernement-CENI, ATM opta pour un raccordement frauduleux pour régler des comptes aux journalistes congolais qu’il traita des «minables» et des «mendiants», de «personnes qui écrivent n’importe quoi pour peu d’argent, 1.000 ou 1.500USD de Moïse Katumbi». Ce même Moïse ne l’a pas échappé, il a été traité par ATM de «primairien, voyou, brigand et illettré».
Le pacificateur Vital Kamarhe n’a pas non plus échappé à l’injure d’ATM : «Vital Kamerhe a le même statut que mon garçon de chambre» tandis qu’Eugène Diomi Dongala a eu sa dose d’insulte lorsqu’il fut libéré de la prison de Makala en 2019 : «Diomi Ndongala est un délinquant sexuel qu’il ne faut pas voir à moins de 200 mètres d’une école des filles».
Le protocole de Joseph Kabila a été critiqué par ATM lors d’une réception à Kingakati pour avoir servi le champagne dans des verres différents de taille et de forme : «il ne connaît pas l’importance du champagne. Chez le Maréchal ce n’était pas comme ça».
2020, c’est la sénatrice Bijoux Goya sa victime, taxée d’incompétente et de moralité douteuse, tout simplement pour lui avoir adressé une lettre pour qu’il donne la lumière financière sur l’exécution des travaux de rénovation de l’hémicycle du Sénat et ses accessoires.
A qui le prochain tour ?