Par Nzakomba.
L’arrêté de la ministre de la Fonction publique du 16 avril, mettant en place et affectant les secrétaires généraux n’arrête pas de faire parler de lui, par la guéguerre épistolaire qu’il a déclenchée depuis. Du directeur de cabinet adjoint du chef de l’État à la ministre de la Fonction publique en passant par le premier ministre, les congolais ont eu droit à leur dose d’enseignement de droit administratif pendant ce temps de trêve académique due à la crise sanitaire du coronavirus. Pour cause, la demande faite par Kolongele Eberande, directeur de cabinet adjoint du président de la république à la ministre de la Fonction publique, Yollande Ebongo, de rapporter son arrêté, suivie de la réplique de la ministre prenant à témoin son chef du gouvernement, qui lui, demande à sa ministre de se référer aux instructions du conseil des ministres quant à ce.
Alors que dans sa lettre du 27 avril d’une page seulement, le direcaba de Fatshi rabrouait la ministre Ebongo, lui reprochant d’avoir violé la constitution et la loi portant statut des agents de carrière de service public de l’État ainsi que l’ordonnance portant règlement d’administration relatif à la carrière du personnel des services publics de l’État, et lui enjoignant de rapporter son arrêté, la ministre s’est évertuée dans une réplique de quatre pages à donner une leçon au chef adjoint de l’administration présidentielle.
Mais d’après les experts contactés par Scooprdc.net, la ministre Ebongo tout comme le directeur de cabinet adjoint du chef de l’État Kolongele sont tous tombés dans le panneau. Le professeur docteur comme il aime bien se faire nommer, Kolongele Eberande a lui botté en touche, en s’arrogeant le droit d’écrire à la ministre. Les prérogatives du chef de l’État étant usurpées par un membre du gouvernement, seul le chef de l’État peut personnellement agir ou instruire le premier ministre qui par un décret peut rapporter l’arrêté de son ministre, mais non un membre du cabinet du chef de l’État donner des injonctions à un membre du gouvernement.
Quant à la ministre Ebongo, sans entrer dans le fond même de son arrêté, mais le fait de l’avoir pris sans qu’il soit soumis au préalable aux délibérations du conseil des ministres comme l’avait instruit le premier ministre dans sa lettre d’instructions du 20 janvier 2020, est un péché administratif.
Voilà que le premier ministre a, dans cette guéguerre épistolaire, fini par annuler l’arrêté de la ministre de la Fonction publique. Doit-elle démissionner ? Ailleurs, c’est la meilleure option pour sortir tête haute et préserver son honneur. Mais en RDC ce n’est pas la culture même si l’on est humilié.
Pour le député national Claudel-André Lubaya, les échanges entre la Présidence de la République et la Ministre de la Fonction publique au sujet des SG constituent la énième preuve irréfutable de l’ABSENCE de cohésion et de sincérité au sein du Gouvernement. Ne pas tirer les conséquences d’une telle crise c’est demeurer dans l’illusion que tout ira mieux.