Par Agnelo Agnade.
Scooprdc.net a publié ce jeudi 23 avril tout comme d’autres médias, l’information sur la déportation de deux juges du Tribunal de Grande Instance de la Gombe, Samutondi Ikomba Samy et Muteba Fwimbo, dans le dossier du directeur général du Fonds National d’Entretien Routier (FONER), poursuivi pour détournement de 20 millions USD. Les deux juges ont dénoncé l’atteinte à leur indépendance et ont accusé le premier président de la Cour d’appel.
Argument d’agneau qui a vite attiré des boulets rouges sur ce numéro 1 de la Cour d’appel. Mais c’était sans compter avec les réactions des avocats, activistes des droits de l’homme et autres juges qui ont contacté Scooprdc.net et qui connaissent bien le fonctionnement «mafieux» du Tribunal de Grande Instance de la Gombe, réputé en banditisme judiciaire.
«Leur soi-disant déportation est une fuite en avant pour se blanchir et ainsi désorienter l’opinion», réagit un haut juge de la Cour d’appel de Kinshasa-Matete qui dit bien connaître le comportement juridiquement déviationniste de Samutondi Ikomba samy et Muteba Fwimbo et leur complice de président Roger Songambele Nyembo, autrement connu sous le nom de Kamikaze, comprenne qui pourra. «Il est étonnant de constater que l’un des juges ne puisse pas dire quelle avait été la position de la composition et quelle est celle contraire que le premier président aurait voulu imposer. Ce silence là est malicieux et tend à vouloir manipuler l’opinion dans la mesure où ils ne sont pas sous l’autorité directe du premier président mais plutôt sous celle du président du tribunal de grande instance. Ce dernier se précipitant à rendre une ordonnance avant dire droit pour changement de composition du siège, parait tout aussi suspect. Car, il aurait pu autoriser ses juges à rendre leur ordonnance dans le sens du délibéré si seulement celui-ci tendait à dire non fondée la demande de liberté provisoire. », déclare ce haut juge de la cour d’appel de Kinshasa-Matete.
Un autre juge, cette fois-ci du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe qui n’est pas d’accord avec l’exhibitionnisme de ses collègues fait savoir que «ces juges qui se déportent sont donc malicieux et veulent se moquer du peuple congolais. L’indépendance des juges ne s’affirme pas par le déport qui s’apparente à un déni de justice, car les dispositions y relatives tendent à assurer l’impartialité des membres des cours et tribunaux vis–à–vis des parties et non à y recourir sous prétexte de l’indépendance. Il y a un aspect caché dans cette affaire qui a tout l’air d’une fuite en avant des juges sous couvert de notre président. L’indépendance implique courage de rendre la décision qu’importe la pression parce que l’on est soumis en tant que juge qu’à l’autorité de la loi. Ces fameux déports sont ni plus ni moins que des explications pour se dédouaner vis–à–vis du prévenu comme pour lui dire que on aurait tant aimé t’accorder la liberté mais hélas on a subi des pressions…»
D’après un juriste et défenseurs des droits humains qui suit de près ce dossier du DG FONER, les deux juges qui se sont déportés et leur président étaient intéressés à accorder la liberté provisoire à coup de 300 mille USD dont ils auraient déjà perçu l’acompte de 175 mille, mais la vigilance du premier président Déo Lushule Bashongwa a constitué un obstacle surtout que ce dernier a eu à donner depuis plus d’une année des instructions strictes en la matière allant jusqu’à des interdictions (suspensions) des juges qui ont eu à les contourner en accordant systématiquement des libertés provisoires. Le cas récent du juge Ngalula Makelele, présidente de chambre dans une autre affaire en chambre de conseil.
En effet, au tribunal tout comme à la cour d’appel de Kinshasa-Gombe, Déo Lushule Bashongwa, par une circulaire, a interdit depuis plus d’une année les libertés provisoires en ce qui concerne les crimes de sang, les viols et les détournements des deniers publics. Roger Songambele Nyembo et ses poulains le savent mais par avidité d’argent, ils ont miroité le prévenu DG du FONER avec une fausse promesse. Voilà le sens de leur déport sous couvert de l’indépendance pour dire à ce dernier, voilà nous avons voulu le faire, mais nous avons été contraints. Mais malheureusement, ce déport ne répond nullement pas aux critères énumérés limitativement à l’article 49 de la loi organique portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaires. Ils devront s’assumer donc.