Par Georges Ilunga.
Le président Tshisekedi a reçu dans la soirée de mardi 21 avril à la cité de la N’sele, son prédécesseur Joseph Kabila. Cette rencontre intervient après celle de jeudi 12 mars dernier toujours à la N’sele (lire l’article de Scooprdc.net : «Rencontre Tshisekedi-Kabila : des vérités crues en face»). Selon la porte-parole adjointe du président de la république, madame Tina Salama, qui l’a annoncé sur son compte Twitter, il s’est agi entre les deux alliés au pouvoir de lancer un appel à la cohésion et à l’unité pour lutter contre la pandémie du Covid-19.
Mais selon les sources de Scooprdc.net à la Présidence de la République, d’autres sujets d’actualité ont été évoqués dans ce tête-à-tête entre «Béton» et le «Raïs», notamment les sorties médiatiques indélicates de deux présidents du parlement et leurs bavures; la nomination des mandataires dans les entreprises publiques dont le partage est en gestation; la situation sécuritaire dans le Haut-Katanga; les inondations à Uvira; mais aussi le dossier «Vital Kamerhe» devant la justice.
Au sujet des dossiers judiciaires en cours, la source de Scooprdc.net révèle que le président honoraire aurait encouragé la justice pour un état de droit dans le pays. Un encouragement qui étonne cependant plus d’un congolais. Est-il sincère ou hypocrite ? La deuxième hypothèse semble être vraisemblable d’autant plus que le brûlant et sulfureux dossier de Vital Kamerhe aura des ramifications à des niveaux différents. Même si le président de la république avait déclaré qu’il ne va fouiner dans le passé pour faire la chasse à l’homme, le passé est en train de se fouiner lui-même étant donné que Vital a cité devant les juges, certains membres du gouvernement passé sous Joseph Kabila, notamment le premier ministre Bruno Tshibala et les ministres Thomas Luhaka et Justin Bitakwira.
Si ce dernier s’en est sorti dans la confrontation avec Vital Kamerhe dans le dossier de construction des logements sociaux préfabriqués, marché confié à Samibo Sarl, il est vraisemblablement difficile pour son ancien collègue Thomas Luhaka, actuel ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, mais à l’époque ministre des ITPR, de s’en tirer du dossier SOCOC qui a fait clouer le directeur général du Fonds National d’Entretien Routier (FONER) à la prison de Makala, à cause d’un présumé détournement de 20 millions USD. Si ces allégations se confirmaient, Thomas Luhaka aurait-il bouffé seul cet argent quand on sait que le compte ouvert à la TMB où le FONER versait l’argent pour SOCOC, avait des robinets qui déversaient dans des sous-comptes obscurs ?
Aussi la traque ces jours-ici du Parquet général près la Cour de cassation contre le directeur général de l’OGEFREM débouchera, selon les informations sûres que détient Scooprdc.net, par la dénonciation de certains proches collaborateurs de l’ancien chef de l’Etat voire les membres de sa famille.
Enfin le dossier de 200 millions USD de la Gécamines avec Albert Yuma comme accusé principal devra attirer l’attention de la justice au vu de la clameur publique qui l’entoure et constipe la conscience de plus d’un congolais.
«Il appert donc, petit à petit, que le passé que Félix Tshisekedi ne veut pas fouiner, se fouinera lui-même tôt ou tard avec une justice juste qui se réveille du sommeil en vue d’élever la nation», déclare un proche de Fatshi qui estime que les gens avaient mal compris le président de la république lorsqu’il avait dit qu’il ne fouinera pas dans le passé et l’avaient taxé de couvrir les bavures de l’ancien régime.