Par Owandi.
Dans une correspondance adressée le 18 avril dernier à la présidente de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda, le député national Eric Ngalula Ilunga, élu du territoire de Lupatapata, lui demande la mise en place d’une commission d’enquête sur la SACIM. C’est une société qui exploite depuis 2013 le gisement diamantifère de Tshibwe en territoire de Miabi, dans le carré minier de la Minière de Bakwanga (MIBA), avec l’investissement de 500 millions USD de l’entreprise chinoise Anhui Foreign Economic Construction Corporation (AFECC), pour un partenariat à part égale entre la Chine et la RDC.
«La SACIM-Sarl produit des diamants de types industriels 93% et 7% gems depuis bientôt 5 ans, plus de 500.000 carats par mois sans compter les gros diamants produits en pièces uniques, mais cette entreprise où l’Etat congolais a ses parts, laisse à constater que l’exploitation faite ne profite qu’aux Chinois, le colis des diamants provenant de cette exploitation est amené directement à Kinshasa sans expertise, évaluation et certification de la province et est exporté à l’étranger pour la vente», dénonce le député Eric Ngalula Ilunga en précisant qu’un régime préférentiel a été pourtant accordé à la SACIM-Sarl au titre d’un partenaire stratégique sur les chaînes des valeurs, dont l’exonération des droits de perception des douanes sur toute importation et de la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée à l’importation et exportation, ainsi que sur les produits intermédiaires ou finis, sur les prestations des services produits.
Pour le député national demandeur d’enquête, la mégestion se serait installée dans cette société suite à une absence prolongée depuis mars 2018 du directeur gérant chinois désigné par l’AFECC, un vide juridique profitable à un directeur gérant congolais qui, toujours selon le député Eric Ngalula, ne rend compte de sa gestion à personne.
«Cette société n’a construit aucune infrastructure scolaire, sanitaire ou routière au bénéfice de la population locale, tout ce qui l’intéresse c’est l’exploitation et l’exportation des diamants en ignorant les droits locaux comme les prévoit la législation congolaise en la matière. Les responsables s’entêtent, il y a de quoi se demander de qui tirent-ils leur force au Congo, quelle est la main noire qui les entête et les protège au détriment des ayants-droits congolais ?», déplore et s’interroge l’élu de Lupatapata qui révèle que SACIM emploie 320 chinois bien rémunérés et 652 congolais maltraités.
D’où sa demande de création d’une commission devant enquêter sur cette situation générale qui prévaut dans cette entreprise «rebelle» vis-à-vis du fisc.