Equateur : la société Maniema Union, indésirable !

Par Dorcas Nzumea.

La société civile de la province de l’Equateur exige le départ immédiat et définitif de la société Maniema Union 2 (Long Xin dans le territoire de Bolomba et Congo Baisheng Developement society à Ingende). C’est dans une déclaration rendue publique le 11 avril dernier qu’elle a dénoncé l’exploitation forestière et minière illégale dans le territoire d’Ingende et de Bolomba par cette société depuis février 2018.

A en croire les animateurs de cette société civile, Long Xin et Congo Baisheng Developement society qui forment Maniema Union 2, récidivent dans les actes d’exploitations illégales au détriment des communautés locales et peuples autochtones riverains et ce, malgré les multiples dénonciations et même des recommandations allant dans le sens du retrait de contrat octroyé illégalement à ladite société. Pour se donner le plein droit, c’est sous les titres de concessions 006/2018 à Bokatola dans le territoire d’Ingende et 007/2019 à Lusanganya dans le territoire de Bolomba que MU2 entreprend ses actions. Depuis lors, affirme la société civile, cette firme s’est illustrée par des actes de violations graves de la réglementation forestière et des droits humains des communautés locales et autochtones riveraines ainsi que la réglementation du travail en vigueur en RDC.

Ce que reproche la société civile de l’Equateur à MU2

Parmi les reproches faits à cette société, figurent entre autres, l’accès aux bois d’œuvre sans accord constituant la clause sociale du cahier des charges valablement signés avec les communautés locales; l’accès aux bois d’œuvre sans un plan de gestion; l’accès aux bois d’œuvre sans le plan annuel d’opération; l’accès aux bois d’œuvre sans procéder à l’inventaire d’exploitation. L’usage de permis de coupe artisanal portant le nom d’une personne proche du Gouverneur de Province, pas de base de vie; la violation de plusieurs normes techniques d’exploitation; la violation des droits des travailleurs.

Complicité des autorités militaires et politico-administratives

En sus, constate la société civile, toutes les actions judiciaires contre Maniema Union sont toujours vouées à l’échec nonobstant les évidences. Cette exploitation illégale se fait en complicité avec les autorités militaires et politico-administratives tant nationales que provinciales et judiciaires provinciales, y compris l’agence Nationale de Renseignement, ANR. Le dernier appui en faveur de cette société, rappelle la société civile, est la décision illégale de main levée de saisie conservatoire de plus de 2000 grumes de bois de la société MU2 ordonnée par la Cour d’appel de l’Equateur toujours en défaveur des Communautés locales.

Au regard de cette situation, la société civile de la province de l’Equateur, en dehors d’autres actions qu’elle compte entreprendre dans un avenir proche, exige le départ immédiat et définitif de la société MU2 de la province de l’Equateur ainsi que la levée des immunités du député provincial Efoloko pour être poursuivi en justice pour entrave et immixtion dans les affaires judiciaires en défaveur de la Communauté de Bolomba qu’il représente.

Elle en appelle donc à l’ouverture par le Parquet près la Cour de Cassation d’une action judiciaire contre certaines autorités locales, provinciales et nationales, en l’occurrence, le ministre national de l’environnement, le gouverneur de province et le chef de secteur. Aussi, l’ouverture d’une action disciplinaire contre les trois juges de la Cour d’Appel de l’Equateur qui ont ordonné la main levée de la saisie conservatoire en défaveur de la communauté de Bolomba. Au secrétaire général, il lui est demandé d’ouvrir un dossier disciplinaire contre le coordonnateur provincial de l’environnement pour son laxisme face aux activités illégales de MU2.

Par ailleurs, la société civile invite l’Assemblée provinciale de l’Equateur à interpeller le Gouverneur de Province pour sa participation au grand jour dans les illégalités observées dans les concessions de MU2 et exige également la démission du ministre national de l’environnement et développement durable pour sa complicité dans l’exploitation illégale opérée par cette société  dans la province de l’Equateur, le retrait immédiat de Boele Pharaon, conseiller de gouverneur, de l’agent de l’ANR identifié au nom de Toaka piton et de Jean-Louis Boonga, représentant du coordonnateur provincial de l’environnement de la concession de MU2.

Il est à signaler qu’en dehors de ses exigences, la société civile de la province de l’Equateur recommande un embargo total sur les bois exportés par l’entreprise MU2 sous le label Long Xin et Congo Baisheng Developement society.

  • Bendélé Ekweya té

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