Par Owandi.
Patient Sayiba, directeur général de Office de Gestion du Frêt Multimodal (OGEFREM), n’a pas du tout sommeil. Déjà deux mandats de comparution lui sont adressés par le Parquet près la Cour de cassation. A la deuxième du 23 mars pour une comparution au 25 du même mois, le DG de l’OGEFREM ne s’est pas exécuté. Un troisième mandat l’a contraint, selon la source de Scooprdc.net, à se présenter ce vendredi 10 avril où il a été entendu mais il est reparti.
En effet, le numéro 1 de l’OGEFREM est entendu notamment au sujet de la disparition de 6 millions USD destinés aux travaux du port sec de Kasumbalesa et d’au moins 15 millions de la FERI dilapidés à travers des sociétés fictives qu’il aurait créées.
Depuis la nomination de nouveaux hauts magistrats par le premier de la république, Félix Tshisekedi, début février 2020, les différents parquets sont en ébullition positive contre les personnes censées intouchables. Les premiers dossiers en vogue actuellement concernés les présumés détournements des fonds alloués aux travaux de programme de 100 jours qui ont conduit quelques chefs d’entreprises et récemment, Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président de la république Félix Tshisekedi.
D’après les sources judiciaires évoquées par Radio France Internationale (RFI), le nom de V.K qui devait être confronté aux chefs d’entreprises, figure partout : sur des bons d’engagements, des contrats d’exécution de travaux voire même sur les ordres de paiement. De mars à septembre 2019, plus de six mois durant, Vital Kamerhe était selon les éléments du dossier, le principal ordonnateur des dépenses du programme des 100 jours.
Toutes les sources que ce soit judiciaires ou de la présidence, estiment qu’il y a eu malversations et que Vital Kamerhe doit également s’expliquer sur la vague de passation des marchés publics de gré à gré, qui se faisait « avec un avis de non objection ».
Si le magistrat instructeur a décidé d’écrouer le directeur de cabinet, c’est à cause notamment, des écarts entre des montants annoncés et payés dans le cadre de passation de marchés publics. Il y aurait aussi des fautes de gestion.
La justice soupçonne l’existence d’un système de « retro commission ». Dans la livraison des logements sociaux préfabriqués, par exemple, Vital Kamerhe est soupçonné d’avoir surfacturé. Sous Joseph Kabila, le prix de 900 logements était de quelque 26 millions USD. Sous la houlette du directeur de cabinet, l’administration Tshisekedi avait décidé de commander 600 logements supplémentaires pour un montant d’environ 57 Millions, à la même société Samibo Congo Sarl du libanais Jamal Sammih.
Cet entrepreneur n’aurait pas su justifier l’utilisation de près de la moitié des sommes versées par l’État sur son compte à la RawBank. Cette somme avait pourtant été retirée par le Libanais, son paiement validé par la direction de la banque qui aurait assuré avoir reçu le feu vert de Vital Kamerhe, toujours selon RFI qui indique que dans ce dossier précis, le patron de Samibo Congo Sarl comme celui de la Rawbank ont été interpelés et attendent d’être confrontés à Vital Kamerhe.
Seul celui de la RawBank avait été remis en liberté provisoire et avait été limogé de son poste à la banque. Ce système de rétro commissions a aussi entouré les marchés en province. Au Sud-Kivu comme au Kasaï central, où, selon une source proche du dossier, des partisans de Vital Kamerhe étaient chargés de la coordination du programme.