Par Alphonsine Ndibu
L’Archevêque de Bukavu a annoncé depuis la Belgique où il séjourne, l’organisation des messes durant la semaine sainte. Dans un communiqué par lui signé le 2 avril et intitulé «Dispositions pratiques pour la célébration de la semaine sainte 2020 dans notre diocèse», monseigneur François-Xavier Maroy Rusengo dit se référer à deux décrets émis par la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements sur mandat du pape François. En effet, ces deux décrets recommandent que «quelles que soient les circonstances, la fête de Pâques ne peut ne peut être transférée».
D’après le communiqué, qu’il s’agisse de jeudi, vendredi et samedi saints tout comme de la messe proprement dite de pâques le dimanche 12 avril prochain, seules 25 personnes (5 mamans, 5 papas, 5 garçons, 5 filles ainsi que de 5 consacrés) prendront part à ces célébrations eucharistiques. Et toutes les dispositions seront prises pour que toutes les règles d’hygiène édictées par les autorités politiques soient respectées, notamment le lavage des mains à l’entrée de la cathédrale et la distanciation sociale d’au moins 1 mètre.
Plusieurs modifications sont également apportées à la célébration de ces messes. La procession organisée le jour de la fête des rameaux, le renouvellement du serment des prêtres et le rite de lavement des pieds du jeudi saint ainsi que la cérémonie de la vénération de la croix du vendredi saint sont annulés.
Tout en invitant ceux qui n’auront pas l’occasion de prendre part à ces célébrations de se référer au programme de diffusion des messes à la Radio, le même communiqué annonce le report à une date ultérieure de la cérémonie de baptême prévue à la veille de la fête de Pâques.
Par ailleurs, dans un communiqué dit urgent à tous les curés, signé samedi 04 avril à Bukavu par Monseigneur Emile Mushosho Matabaro, vicaire général, il est demandé à tous les curés de ne pas ouvrir les églises paroissiales ce dimanche 5 avril de Rameaux, et de surseoir les célébrations eucharistiques en petits groupes comme cela était déjà prévu. «Ceci compte tenu des messages qui fusent de partout et des projets maléfiques de certaines personnes mal intentionnées et aussi de l’avis de dernière minute des autorités administratives craignant les débordements dans nos paroisses pour plusieurs raisons», lit-on dans le communiqué de monseigneur Emile Mushosho qui invitait les fidèles à suivre la messe de ce dimanche à la radio Maria.
Pourquoi cette contradiction entre les dirigeants de l’église catholique au Sud-Kivu ? Pourquoi Monseigneur Maroy n’a-t-il pas pris soin de contacter son collaborateur resté au pays avant de rédiger et signer son communiqué qui frise, ni plus ni moins, la rébellion ? Le correspondant de Scooprdc.net à Bukavu indique que le message de monseigneur Mushosho est arrivé en retard que certains fidèles s’étaient même rendus à l’église.
Rappelons que dans son message à la nation, le Président de la RD Congo Félix-Antoine Tshisekedi, avait, dans le cadre de lutte contre la pandémie de coronavirus, annoncé une série des mesures prises en vue d’éviter la propagation de cette maladie. C’est notamment la fermeture des universités, églises, écoles, bars et restaurants, et l’interdiction de tout rassemblement de plus de 20 personnes. A Bukavu, un pasteur a été arrêté pour avoir refusé de se conformer à cette décision.
