Georges Ilunga.
Le député provincial Mike Mukebayi Nkoso a été libéré ce vendredi 3 avril 2020 dans la soirée de la prison centrale de Makala ce, après 6 mois et demi. «Il est maintenant chez lui», a confirmé à Scooprdc.net son avocat contacté vers 19h40.
Maître Papy Mbaki a évoqué l’éventualité pour son client de réclamer les dommages et intérêts pour les préjudices subis. «Etant donné que l’Assemblée provinciale de Kinshasa n’a pas de personnalité juridique, mon client pourra intenter un procès contre la ville de Kinshasa de qui dépend l’Assemblée provinciale qui a maladroitement levé ses immunités parlementaires tel que jugé par la Cour constitutionnelle le 7 février 2020, pour le livrer à la justice. Comprenez ici que la décision de l’Assemblée provinciale a été déclarée anticonstitutionnelle».
Pour rappel, c’est depuis le 3 juin 2019 que l’élu de la commune de Lingwala avait été suspendu pour une durée de 12 mois pour diffamation et chantage, avec rétention de ses émoluments et une interdiction formelle de se présenter au siège de l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Arrêté et détenu après qu’il se soit présenté au Parquet Général de la Gombe où des plaintes ont été déposées contre lui, Mike Mukebayi a été conduit, le 16 septembre 2019, à la prison centrale de Makala pour « imputations dommageables » à l’endroit de Daniel Mwananteba, proche de l’UDPS, et le ministre UNC Sakombi Molendo.
Le 7 février 2020, la Cour constitutionnelle a annoncé l’annulation de la décision prise par le bureau de l’Assemblée provinciale de suspendre Mike Mukebayi, levant ainsi ses immunités parlementaires. Dès lors le député provincial avait recouvré ses immunités. D’où, martèle son avocat, Me Papy Mbaki, son client a droit aux dommages-intérêts de plus de six d’emprisonnement arbitraire.
C’est la deuxième fois que Mike Mukebayi a fait la prison. En août 2014, alors directeur général et journaliste de Congo News, Mukebayi avait été emprisonné pendant onze mois toujours à la prison de Makala dans une affaire de diffamation qui opposait son journal à l’archevêque de Kinshasa, monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya. En effet, dans un article paru dans son journal, Congo News accusait le prélat catholique d’avoir reçu des pots de vin du régime régime Kabila pour obtenir son silence politique.