Par Innocent Olenga.
Traumatisée, le mot vaut la peine pour ce que l’épouse du journaliste Yves Buya du média en ligne C-News a vécu ce samedi 21 mars dans la matinée. Alors que le président Félix Tshisekedi appelle de tous ses vœux l’humanisation des services de sécurité, certains agents de la police judiciaire ancrés dans les vieilles habitudes de terrorisme judiciaire et d’arrestation, ont la peau dure.
D’après le témoignage de la femme du journaliste Buya qui vient de joindre la rédaction d’Objectif-infos, sept éléments de la police judiciaire sont venus chercher son mari. Sans montrer aucun document officiel, ces éléments de la police ont commencé à fouiller sa maison jusqu’à pénétrer dans la chambre à coucher. «Je leur ai dit que mon mari était déjà parti pour le travail, ils ont attendu pendant plus de cinq minutes avant de renverser tous les meubles (armoire, table de télévision, étagère et chaises de la table à manger) qui étaient au salon, avant de pénétrer dans la chambre à coucher», a témoigné madame Moyicha Buya à Objectif-infos.cd.
D’après les investigations de Scooprdc.net, la descente intimidante des éléments de la police serait liée à l’article de C-News dénonçant les coupes salariales dans le cabinet du vice-premier président du Sénat, Samy Badibanga Ntita. Un article pour lequel le Directeur Général de C-News, John Tshingombe, avait refusé le droit de réponse, estimant que le directeur de cabinet de Samy Badibanga avait insulté les journalistes de ce média en ligne.
«Où est mon problème d’autant plus que je n’en suis ni auteur ni responsable. Et puis le cabinet de Samy Badibanga ne m’a pas consulté pour son droit de réponse, il a par contre contacté le DG qui lui a réservé la réponse négative. Pourquoi alors venir traumatiser mon épouse et mes enfants?», s’inquiète le journaliste qui a opté, par prudence, pour la clandestinité connaissant bien les méthodes atroces, mégalomanes et de dérapage des éléments de la Police.
Ce comportement des éléments de la Police judiciaire est actuellement très déplorable dans un État de droit prôné et souhaité par le président de la république. Pour un prétendu délit de presse, la répression n’est pas la méthode appropriée. Au premier-vice président du Sénat, la presse exhorte à supporter la critique et de recommander à son directeur de cabinet, de surcroît professeur de droit constitutionnel, d’éviter des réactions épidermiques au risque de se mettre toute la presse sur le dos pour un petit problème facilement gérable.