Par Agnelo Agnade.
Par sa lettre référencée n° 0258/MINPF/VB/BK/CK/2020 du 19 février adressée au président du Conseil d’Administration de la congolaise de l’exploitation minière (COMINIERE), avec une seule ampliation réservée au directeur de la COMINIERE, le ministre du Portefeuille, Clément Kuete Nyimi Bemuna, lui signifie la nomination par lui des membres devant siéger au Conseil d’Administration de cette société.
«En attendant la signature de l’Ordonnance de nomination par son excellence monsieur le président de la république, chef de l’Etat, j’ai l’honneur de désigner par la présente, les personnes dont les noms suivent, comme membres du Conseil d’Administration au sein de la société, pour pallier à la carence du quorum qui ne permet à cet organe de siéger valablement», peut-on lire dans lettre qui cite les noms de Roger Andende Apindia, Ivon Mingashanga, Mubanga Luvudi Muvunga et Elie Assumani Bakari comme les nommés.
Clément Kuete justifie sa décision comme réponse à l’impératif de permettre au Conseil d’Administration de jouer pleinement son rôle en cette période de préparation de la relance de la COMINIERE avec les partenaires techniques et financiers en appui, en enjoignant directement au président du Conseil d’Administration de convoquer une réunion pour formalités d’usage.
Seulement, son acte est sujet de beaucoup de soupçons et de critiques. Non seulement que les prérogatives de nommer les membres du Conseil d’Administration reviennent pleinement à seul président de la République, mais aussi le moment choisi pour nommer ces administrateurs qu’il qualifie de permanents, est suspect d’autant plus que l’on attend incessamment la nomination des nouveaux mandataires dans les entreprises publiques par le Chef de l’Etat.
Aussi, se questionne-t-on : pourquoi prendre pareille décision sans informer même en ampliation le président de la République, le premier ministre et son collègue des Mines qui gère ce secteur ? Sa décision avait-elle été discutée au Conseil des ministres et obtenu son aval ? Elle donne ni plus ni moins l’air d’une décision prise en catimini, sinon il prendrait un arrêté en bonne et due forme.
Visiblement, tout est fait dans la précipitation pour caser ses hommes et avoir une véritable mainmise sur cette jeune entreprise crée le 12 avril 2010 et dont les actionnaires sont l’Etat congolais à travers le Ministère du Portefeuille(90% du capital) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS, ex-INSS) qui détient 10% de parts, avec comme objectif, tant pour elle-même que pour le compte des tiers, de faire toutes opérations d’études, de prospection, de recherche et d’exploitation minière de l’étain, de la colombo-tantalite, et de toutes substances minérales concessibles et valorisables ainsi que toutes opérations de concentration et de traitement métallurgique et chimique, de transformation, de commercialisation d’exportation de ces substances et de leurs dérivés, l’ingénierie minière et toutes opérations de nature à favoriser la réalisation de l’objet social.
Ce qu’il faut relever, Clément Kuete est accusé d’avidité dictée par l’esprit d’enrichissement rapide dans l’immédiateté. Non seulement qu’il harcèlerait les Directeurs généraux de plusieurs entreprises publiques à qui il exigerait de «coopérer financièrement» en suspendant sur leurs têtes l’épée de Damoclès, mais aussi il est mal cité dans les dossiers SOKIMO et MIBA.
Au président de la république et au premier ministre de se pencher sur ce dossier COMINIERE car ça sent mauvais !