Bienvenu Apalata Ambo, député élu de la circonscription de Aketi dans la province de Bas-Uélé est décédé le mardi 3 mars dernier à Kisangani à la suite d’une intervention chirurgicale. Apalata était élu sur la liste du parti Mouvement Social (MS), parti politique de Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial en matière de sécurité de Joseph Kabila. Elu en 2011 et réélu en 2018, Apalata était le président du groupe parlementaire MS-G7 à l’Assemblée nationale. Il était reconnu par son franc parler. Il a, à plusieurs fois dénoncé le dysfonctionnement dans sa province, le Bas-Uélé et au pays. Il séjournait depuis le mois de février dans sa province, Bas-Uélé, précisément à Aketi sa circonscription électorale dans le cadre de ses vacances parlementaires. Sa mort a tellement bouleversé sa grande famille politique que ce vendredi 13 mars, Moïse Katumbi, président d’Ensemble pour le Changement, lui a rendu un vibrant dernier hommage. Son message a été lu par le député national Dieudonné Botelenge. Ci-dessous l’intégralité :
Honorable Apalata,
Comme il est difficile pour moi d’écrire ces quelques mots tant ton départ inopiné nous a tous surpris et foudroyés.
Ta première vocation faisait de toi un médecin qui consacrait sa vie à lutter contre la mort qui vient brutalement de t’arracher dans la fleur de l’âge à notre affection. Ton serment, celui de soigner, d’aider, d’accompagner et de guérir les malades, tu l’as respecté dans le dévouement le plus complet. C’est le manque d’infrastructures médicales appropriées pour des soins qui t’a conduit à l’issue fatale qui nous laisse désemparés. Dans notre désespoir, saches, là ou tu es, que nous interpellons le gouvernement pour que plus jamais les simples citoyens et à fortiori les médecins ne soient abandonnés à eux-mêmes comme tu l’as été.
Ta seconde vocation s’est, quant à elle, traduite par un engagement politique sans faille en faveur de la paix, de la liberté et de la démocratie. Mais aussi en faveur de la défense des plus vulnérables, et des plus démunis. Tu te battais avec fougue pour imposer la justice sociale pour tous les Congolais et assurer à tous le respect de la dignité humaine. Tu as résisté aux privilèges et à toutes les tentations de ceux qui t’ont approché pour acheter ta conscience et trahir ton second serment, celui de servir le Congo. Ton engagement politique, tu t’y es tenu sans faille et avec courage contre vents et marées.
Tout au long de ta bien trop courte vie, tu es demeuré un homme de droiture, une voix forte et une conscience au milieu du désordre et de l’agitation de la vie politique. Ta sagesse et ton bon sens, tu les tenais non seulement de ton éducation mais surtout de tes racines profondément ancrées dans la terre du Bas-Uele qui t’avait vu naître et dans l’amour des tiens et de ton prochain.
Ton honnêteté et ton énergie étaient à ton image, celle d’un homme de combat. Tu t’es toujours battu pour tes valeurs, pour ta famille, pour ton pays. Tu avais la force de tes convictions. Tu inspirais la confiance. C’est la raison pour laquelle tes pairs t’ont choisi pour devenir leur chef de groupe à l’Assemblée Nationale. Tu incarnais avec fierté notre volonté de changement. Tu étais un véritable pilier de notre famille politique.
Nous n’étions pas préparé à ton départ. Tu laisses un immense vide dans nos coeurs et dans les cours de tous tes proches avec lesquels nous partageons aujourd’hui la tristesse et le chagrin. Je veux ici présenter mes condoléances les plus émues à ton épouse, à tes enfants et à tous ceux qui t’aimaient.
Quand je regarde la photo prise lors de notre atelier de travail à Lubumbashi que m’avait envoyée le Secrétaire Général Pierre Lumbi, je suis inconsolable. C’est un chemin très douloureux pour nous qui sommes restés.
Le Très Haut te rappelle à Lui au moment où nous mettons sur pied le grand parti politique dont tu resteras un des fondateurs pour la vie. Prie pour nous là où tu es. Saches que nous poursuivrons le combat que tu as mené et que nous ne te trahirons jamais.
Repose en paix, Honorable Apalata. Que Dieu t’accueille dans son infinie bonté et que la terre de nos ancêtres te soit douce et légère.
Nous ne t’oublierons jamais.