Par Ginno Lungabu.
Les violons sont encore loin de s’accorder entre le comité de gestion de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) et les agents à travers leur organisation syndicale. C’est au sujet des élections syndicales dont le comité de gestion de cet établissement public évite l’organisation malgré l’implication de l’Inspection du Travail. Ainsi, une lettre adressée ce mercredi 11 mars à madame l’inspecteur général du travail, le syndicat interprofessionnel « Convention de Lutte pour les Employés» (CLE) lui signifie la décision des agents de lever la suspension du Conflit collectif du travail à l’ANAPI et le préavis de grève qui pourra se déclencher le 25 mars en cours.
Lui rappelant toutes les étapes normalement suivies et les différentes correspondances y afférant, la CLE note une attitude de refus dans le chef de l’ANAPI d’appliquer l’article 255 du code du travail depuis 18 ans et ce, en narguant l’autorité de l’inspection générale consolidée par la loi et l’arrêté 048 à son article 6. «A la suite de votre calendrier, notre organisation a attendu sans succès l’invitation des syndicats postulants par l’ANAPI pour la réunion technique et d’autres formalités à exécuter par le pouvoir organisateur des élections», fait remarquer Lula Ndombasi, le permanent syndical de la CLE, dans sa lettre.
Visiblement pour échapper à l’exigence du Code de travail d’organiser les élections syndicales, les dirigeants de l’ANAPI ont, dans leur dernière correspondance adressée à l’Inspecteur général du travail, émis des réserves au pouvoir de ce dernier en présentant leurs exigences avant les élections syndicales, notamment les exigences comptables et financiers, la tenue de 3 réunions du Conseil d’administration, l’établissement des comptes annuels et financiers de l’Agence comme des contraintes allant jusqu’à renvoyer le démarrage du processus électoral au 20 juin 2020. ce qui saute aux yeux de la CLE comme une façon d’ignorer la compétence de l’inspection en cas de carence de l’employeur.
«Ces raisons avancées par l’ANAPI dénotent de l’absence d’expérience dans l’organisation des élections syndicales. Le processus y relatif ne peut nullement peser sur l’organisation de l’Etablissement ni sur ses activités. Dans la plupart des entreprises, c’est le Directeur des Ressources humaines ou son délégué qui pilote le processus sans requérir la présence des membres du Conseil d’Administration ou des agents commis aux états financiers. Votre silence dans l’application stricte de la loi dont vous avez reçu la mission à l’article 187 du Code du travail, inquiète désormais les agents de l’ANAPI qui se disposent ultimement à votre protection contre les licenciements abusifs, la mise en place sélective à l’avantage de seules les nouvelles unités, les mutations punitives de nos affiliés en province, les diagnostics d’empoisonnement régulier de nos affiliés. En cette période où le budget de l’Etat a augmenté l’enveloppe salariale des agents, plusieurs questions sont posées sur l’affectation de la masse provenant des ressources permanentes en l’absence des primes. C’est pourquoi, nos affiliés, abandonnés à leur triste sort, lèvent la suspension du conflit collectif du travail étant donné que la solution de votre conciliation espérée a été bafouée unilatéralement par l’ANAPI», écrit Lula Ndombasi à madame l’inspecteur général du travail en lui annonçant le lancement par les travailleurs de l’ANAPI d’un préavis de grève à l’employeur pour un arrêt de travail à intervenir à partir de mercredi 25 mars 2020.