Par Nzakomba.
Déjà comptée parmi les provinces les plus démunies de la République, la province de la Mongala se retrouve saignée à blanc par ses propres fils. Le cas de l’honorable député national Noël Botakile qui dans un audio largement diffusé et partagé par les ressortissants de ladite province sur les réseaux sociaux, en fait foi. On entend dans cet élément sonore l’élu de Bongandanga se vanter de son influence sur la province, obligeant et menaçant les autorités provinciales à accepter un investisseur et exploitant forestier du nom de « Bouming », au risque de faire partir cet administration, car dit-il, c’est lui le faiseur et défaiseur de gouverneurs de la Mongala, en citant nommément ses victimes : Bienvenu Esimba, Louis Mbonga et l’actuel Crispin Ngbundu qui serait dans ses collimateurs.
Ce qui choque la conscience collective mongaloise, c’est le fait que le député est soupçonné d’avoir touché un pot-de-vin de 250.000$US de cette nébuleuse société chinoise pour qu’elle soit imposée à la province et qu’elle exploite les essences forestières, principalement le bois, quasiment sans respect de cahier de charges dûment signé avec les autochtones et les populations riveraines.
Dans sa quête de pouvoir et de leadership au sein de la province, le député Botakile, juriste de son état, va jusqu’à embarquer le ministre de l’environnement Claude Nyamugabo, qui malheureusement dans sa décision d’anéantir la décision du gouverneur de la province de la Mongala, s’est fait ridiculiser par les juristes, car bien que ministre de tutelle, il n’a pas qualité d’anéantir ainsi la décision d’un gouverneur, surtout que celle-ci vise l’intérêt de populations locales. Aussi, l’homme (Botakile) n’arrête pas son avarice à ce niveau, en même temps qu’il député national, il est aussi avocat-conseil de cette même société contestée dans sa propre province.
Scooprdc.net apprend même que ce dernier serait aussi membre du cabinet du premier président du Conseil d’état. Au juriste d’en juger la compatibilité. Pour son soutien, bec et ongles, à cette société chinoise, l’élu de Bongandanga est prêt à déstabiliser sa province, si ses intérêts n’obtiennent pas gain de cause. L’ancien séminariste Botakile dit de manière arrogante ceci à l’un des conseillers du Gouverneur Crispin Ngbundu en lingala dans l’audio évoqué ci-haut : « …mais petit, tu sais que dans cette province c’est moi qui décide sur ce qui doit être fait et j’y met de moyens. Je suis entrain de vous observer, mais toi tu me connais ! Tu sais que moi je mets de moyen conséquent et lorsque je le ferais crois-tu que quelqu’un fera mieux que moi ? Mais lui le gouverneur, est ce qu’il avait une majorité au sein de l’assemblée provinciale pour être élu ? S’il est là, c’est grâce à moi. Je lui est donné et l’argent et les députés. Et je peux le renverser à tout moment « .
C’est ici que le Front Commun pour le Congo (FCC) devrait avoir du souci à se faire. Vers la fin de son speech avec son interlocuteur, le député Botakile croyant prouver sa valeur à son correspondant, met plutôt à nu ce qu’il est en réalité. Il affirme par ses propres mots qu’il aurait puni le FCC, le fait de ne pas être d’accord avec lui sur le choix de candidats à la Mongala. Et qu’il aurait mis les moyens à sa disposition et les députés pour faire passer un gouverneur Lamuka qu’il est prêt à sacrifier aussi, s’il ne l’écoute pas comme ses prédécesseurs. Un tel aveu de corruption devait mettre la puce à l’oreille du parquet pour ouvrir une information judiciaire.
En entendant, le FCC devra ouvrir l’œil et le bon, car la brebis galeuse s’est mise en exergue par ses propres déclarations. Avec les révélations de l’ONG Green Peace de ces derniers jours, Claude Nyamugabo s’est laissé désabuser par quelqu’un avide d’argent, qui se dit élu de la Mongala, mais qui en réalité est un élu de la CENI, qui n’est même pas connu dans son territoire d’origine, ni à l’échelle provinciale.
Le comble dans tout ça est que le gouverneur Ngbundu et Botakile sont tous deux collègues de classe au petit séminaire de Bolongo à Lisala. Interrogé pour cette guéguerre fratricide, un ancien séminariste n’hésite pas de pointer du doigt « superbus » (l’orgueilleux), sobriquet donné à Botakile au petit séminaire à cause de son comportement atypique. Et avec le manque d’argent à la province dû à la non rétrocession, la province broiera du noir encore pour longtemps, avec des élus de cet acabit.