RDC-Economie : grâce au FPI, Mbuji-Mayi bientôt inondée en marchandises en déficit d’offre !

Par Innocent Olenga.

Le 15 janvier dernier, lors de la cérémonie de mise à flot des barges de la société Malila Nzenza-Congo, construites grâce au financement du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), le patron de cette société, Olivier Bierler, dans sa vision de faciliter les industries congolaises à acheminer leurs produits à l’intérieur du pays, avait annoncé sa détermination d’ouvrir une autre ligne par l’eau, outre celle de Kinshasa-Kisangani, sur Kinshasa – Mbuji-Mayi (Port de Ndomba) via Ilebo et la ville de Lusambo, chef-lieu de la province du Sankuru. Chose faite ce dimanche 8 mars avec l’envoi du premier convoi d’un bateau avec trois barges de marchandises en déficit d’offre à Mbuji-Mayi par le port de Ndomba dont le projet de construction, réhabilitation et modernisation, est déjà en cours.

En effet, ce bateau parti du port de la SCTP, ex-Onatra à Kinshasa, ramène au port de Ndomba au moins 1400 tonnes de marchandises constituées de 1.100 tonnes de ciment gris de CILU et CIMKO, 50 tonnes de farine de froment de MIDEMA, 50 tonnes du sucre de Kwilu Ngongo, 22.000 litres de carburant et 60 tonnes de matériels de la logistique. Ces marchandises ciblées sont en déficit dans le chef-lieu du Kasaï Oriental où le sac de ciment coûte 25USD alors qu’il revient à Kinshasa à 8USD.

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Selon Olivier Bierler, ce premier convoi expérimental qui pourra faire 8 à 9 jours pour arriver à Ndomba, sera suivi d’un autre dans deux semaines et les rotations de feront ainsi de suite car, explique-t-il, il dispose de 14 bateaux pour ce faire. «Notre objectif est de faire acheminer au moins 200 tonnes de marchandises chaque jour à Ndomba à partir du port flottant que nous allons installer à Lusambo. En attendant la construction du port de Ndomba, nous allons aménager ce site et y installer de l’électrité (groupe électrogène), pour qu’il y ait du courant 24 heures sur 24 afin que le chargement et le déchargement se fassent même la nuit. Nous avons 4 grands camions qui feront la liaison Ndomba – Mbuji-Mayi pour la livraison des marchandises. Nous avons aussi un camion-citerne pour alimenter les stations-service. Enfin, nous avons aussi 3 hors-bords capables de faire Ndomba – Lusambo en 1 heure», a fait savoir Olivier Bierler.

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Pour le directeur général du FPI, Patrice Kitebi, le financement accordé à la société Malila Nzenze-Congo, s’inscrit dans le cadre de la Campagne lancée par le président de la République, Félix Tshisekedi, visant la réduction de la pauvreté et les inégalités sociales. «Avec le projet Malila Nzenze-Congo, cinq provinces sont concernées. Il est une anticipation à la construction du port de Ndomba et constitue une épine dorsale entre les zones industrielles et les zones de consommations. Notre souhait est que dans 4 ou 6 mois, qu’on atteigne au moins 10.000 tonnes de marchandises expédiées chaque mois à Ndomba.  Puisque nous visons la combinaison de plusieurs chaînes de valeur, les bateaux qui iront à Ndomba, ramèneront à Kinshasa les produits agricoles. Cela permettra non seulement aux Kinois de manger bio, mais aussi aux industries d’avoir de la matière première», a expliqué Patrice Kitebi.

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Présent au port de la SCTP à l’expédition de ce premier bateau vers Ndomba, le ministre de l’Industrie, Julien Paluku, a conseillé que les gens ne s’étonnent pas de voir le FPI intervenir dans le secteur de transport. «C’est une stratégie de l’économie circulaire que nous sommes entrain de défendre au Ministère de l’Industrie. Dans le pilier 7 du gouvernement tel que voulu par le président de la république, il y a la diversification de l’économie. La stratégie du ministère de voir comment faire fonctionner tout ce qui rélève de l’industrie, est de créer des conditions de consommation. Voilà pourquoi le FPI a pu financer la construction de barges qui ont une capacité de plus de 2.400 tonnes, avec un objectif de devoir évacuer tous les produits industriels qui sont ici à Kinshasa. Avec la stratégie du ministère, le sac de ciment qui coûte 25USD au Kasaï, in fine va coûter autour de 12USD. Voilà comment le président de la république veut chasser la pauvreté par une stratégie inclusive où à la fois le ministère de transports, le ministère de l’agriculture, celui de l’industrie et tous les autres mettent en commun leurs idées pour devoir chasser progressivement la pauvreté. Dans la philosophie du notre ministère, il faudra que nous consommions local. Comme ça la richesse va circuler entre les Congolais au lieu chaque fois que cette richesse aille en Europe ou en Asie», a déclaré Julien Paluku.

Pour rappel, le FPI a financé la société Malila Nzenza-Congo à hauteur de 1 millions USD pour la construction de 4 barges d’embarcation fluviale d’une capacité de 500 à 600 tonnes chacune. C’est pour booster les activités des industries locales comme la MIDEMA, la CILU, la CIMKO, Sucrerie de Kwilu Ngongo, Marsavco, et bien d’autres (lire l’article de Scooprdc.net : «Activités de support : le FPI booste Malila Nzenza-Congo avec 1 million USD pour la construction de 4 barges d’embarcation fluviale»).

  • Bendélé Ekweya té

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