Enrichissement rapide et illicite dénoncé parmi ses membres : l’UDPS attend des preuves pour sanctionner les brebis galeuses !

Par Georges Ilunga.

Ça sera non seulement une première, mais aussi un acte politique de bravoure si la démarche de l’UDPS, parti au pouvoir, produisait des effets escomptés. En effet, suite aux accusations et autres clameurs publiques sur l’enrichissement rapide et illicite de certains membres de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et même de certains membres de la famille présidentielle ; accusations émanant des milieux politiques et du Clergé, le secrétaire général de ce parti, Augustin Kabuya a présidé le jeudi 5 mars dernier, une réunion extraordinaire de l’exécutif national à la permanence de Limete.

Cette réunion consacrée à l’analyse de toutes ces accusations a décidé de la constitution d’une commission chargée de réceptionner les preuves et d’enquêter sans complaisance sur ces allégations. «Nous avons levé l’option de mettre en place une commission qui doit recevoir certaines preuves puisque nous ne pouvons pas faire semblant comme si nous gérons notre propre boutique, non, nous gérons la république. A quoi va servir la lutte de 37 ans si nous savons qu’une fois arrivés au pouvoir, nous allons faire ce que nous avons critiqué hier», a déclaré Augustin Kabuya précisant qu’il ira jusqu’au bout de la logique pour servir d’exemple.

«Moi-même je sers d’exemple de modestie. Déjà une année que nous sommes au pouvoir, je suis toujours locataire là où j’étais. Je roule dans un vieux véhicule, d’ailleurs cadeau d’un ami. Le policier qui est avec moi, c’est parce que le parti me l’a imposé, sinon je circulerai seul. Imaginez-vous que ce soit à ma place Shadary, secrétaire permanent du PPRD, il aurait, parce que vous l’avez vu, avec lui, un long cortège de policiers. Mais moi, je ne le fais pas», déclare le SG de l’UDPS à Scooprdc.net avant d’ajouter : «nous sommes d’une autre école et nous ne voulons pas décevoir notre peuple».

Sans mâcher les mots ni aller par le dos de la cuillère, le secrétaire général de l’UDPS promet des sanctions aux coupables, mais aussi des poursuites aux calomniateurs. Beaucoup d’observateurs estiment que si la démarche de l’UDPS aboutissait comme le promet son SG, l’histoire retiendra que le parti de feu Etienne Tshisekedi a rédigé une nouvelle page de la gestion du pays. Non sans raison, depuis les 18 ans de Joseph Kabila, malgré sa déclaration selon laquelle les portes de la prison sont grandement ouvertes pour accueillir tous ceux qui détournent les deniers publics, aucun membre de son parti, le PPRD, ni de son ancienne plate-forme, MP, n’a été acheminé en prison bien que beaucoup de scandales financiers les impliquant ont été dénoncés, même par son propre conseiller spécial en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux.

Mais ce qui est aussi vrai, la tâche que se donnent Augustin Kabuya et sa commission, ne sera pas aisée si les membres de la famille présidentielle sont impliqués. Ils sont nombreux à être cités dans l’envahissement des carrés miniers dans l’ex-Katanga et dans les marchés obscurs de sauts-de-moutons avec leurs entreprises écrans ou créées pour besoin de la cause. Les observateurs préfèrent croiser les doigts, attendant voir la moisson de la commission Kabuya.

  • Bendélé Ekweya té

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