Par Ginno Lungabu.
Décidément, les congolais vivant dans l’espace Schengen et qui se font passer pour des «combattants», n’ont aucun soutien, ni au pays ni dans d’autres continents. Après plusieurs condamnations de leurs actes de barbarie posés le 28 février dernier en marge du concert de Fally Ipupa à Accor Hotel Arena, ex-Bercy, une vive protestation émane ce lundi 9 mars de Me Luc Fikiri Murefu, ce congolais vivant à Philadelphie, aux USA.
Avocat, défenseur des droits de l’homme et acteur de la société civile, Me Luc Fikiri dit avoir suivi de près les actions, les réactions et les retombées du concert de la star congolaise qui, internationalement fait la fierté de la RDC. Dans sa déclaration de ce jour, ce natif du Kivu a fortement condamné le comportement de ceux qui se font appeler «combattants» et formulé en même temps des recommandations pour éviter à la RDC l’ignominie dont ces soi-disant combattants l’ont couverte.
«Je suis de l’Est, je déclare haut et fort que le concert de Fally Ipupa n’a rien à voir avec les problèmes d’insécurité ou la crise politique au pays. S’en prendre à lui, c’est mal cibler et mal circonscrire le vrai problème au Congo. Et moi je considère que les soi-disant combattants le font pour des motifs inavoués. Fally Ipupa fait la fierté, non seulement du Congo, mais de toute l’Afrique. Donc, c’est un patrimoine précieux à préserver d’autant plus que c’est notre culture qu’il est en train de hisser. C’est un véritable paradoxe que nous de la diaspora jouons la musique congolaise dans nos maisons, dans nos fêtes, mais refusons les concerts et nous en prenons aux musiciens !», a déclaré Me Luc Fikiri.
Par rapport au nouveau régime de Félix Tshisekedi que ces congolais égarés de la diaspora prétendent combattre, Me Luc Fikiri est catégorique : «On ne peut pas dire qu’on est en train d’aider la RDC en combattant la personne qui veut que la RDC change. C’est du n’importe quoi. Les gens doivent changer parce que c’est absurde de faire croire qu’on aime le Congo-Kinshasa plus que les populations qui y vivent et qui vivent toutes les souffrances et insécurité. Tous ces désordres à l’extérieur du pays n’honorent pas l’image de la RDC. Sinon, comment expliquer qu’à l’intérieur du pays, les artistes jouent partout au Kivu, au Katanga sans entraves et qu’en Europe, on veut les empêcher? Que nos amis de la diaspora ne nous fassent pas croire qu’ils ont l’amour du pays plus que ceux qui sont à l’intérieur du pays», martèle celui qui a failli être candidat président de la République en 2018.
Il a invité les combattants à comprendre que la lutte pour le changement ne se mène pas à l’extérieur du pays mais surtout à l’intérieur. «Le combat de la diaspora avait un sens quand il s’agissait de réclamer l’alternance, le départ de l’ancien président Joseph Kabila. Maintenant le contexte a changé, que ceux qui veulent mener le combat contre la pauvreté et certaines inégalités sociales viennent le faire au pays», recommande ce congolais de la diaspora à Philadelphie tout en s’attaquant aux vrais fauteurs des troubles : «les congolais sans papiers ne peuvent s’hasarder à créer des désordres parce que craignant le refoulement. Ceux qui sont auteurs de cette barbarie que nous déplorons sont ceux qui, pour la plupart ont même changé de nationalité. Logiquement, ils ne sont plus congolais. Et de quoi se mêlent-ils ? On ne peut détester le corbeau et vouloir utiliser ses plumes pour s’accoutrer. C’est contradictoire»«
Préconisant que les dispositions de la constitution sur la nationalité ne changent pas, il estime qu’il faille punir ces compatriotes de la diaspora à double nationalité. «Que celui qui veut voter rentre le faire au pays. Pas question d’envisager les scrutins congolais pour la diaspora», s’insurge-t-il depuis sa Philadelphie.